dans une direction contraire à celle qu’il avait suivie,
mais dans une étendue fort bornée. On rencontrait
bientôt un obstacle à ce mouvement rétrograde o
du métal liquide, et cette résistance ne pouvait pas
être surmontée sans un effort tel que parfois le
vaisseau s’en trouvât rompu. Les obstacles à tout
mouvement rétrograde du mercure existaient à
une distance d’environ un ponce les uns des
autres. Nous avons ensuite détaché soit quelques
troncs bien remplis de mercure, à la jambe, à
la cuisse, ou dans la région iliaque, soit même
des portions du canal thoracique , et nous les
avons soigneusement dépouillés de tout tissu cellulaire
ambiant. Ces lymphatiques , de calibre
varié, offraient des bosselures et des rétrécissements
, mais sans régularité, et ne pouvaient donner
aucune idée que le vaisseau fût formé d’une
suite de cônes empilés les uns sur les autres. Les
bosselures et les rétrécissements étaient assez distincts,
quand les vaisseaux étaient frais ; mais ils le
devenaient bien plus encore , lorsque ceux - ci
avaient été desséchés. Après avoir faitsécher plusieurs
de ces troncs vasculaires pris à la jambe, à la
cuisse,à la région iliaque, ainsi que sur le canal thoracique,
nous les avons fendus longitudinalement*
puis ils ont été examinés avec soin à la loupe
et sous le microscope. Tous nous ont offert
distinctement des valvules comparables, sous le
rapport de leurs formes et de leurs dispositions §
mais non sous celui de leur nombre, aux valvules
sigmoïdes de l’origine de l’aorte et de
l ’artère pulmonaire ; comme elles, comparables à
des paniers de pigeons, pour employer une expression
vulgaire, et dépendantes d’un repli de la
membrane intérieure du vaisseau. Sur les troncs
lymphatiques bien desséchés, le mercure était renfermé
dans une poche profonde , à orifice supérieur,
et dont le fond arrondi était dirigé en bas.
Nous n’avons constamment rencontré que deux
valvules sur les points correspondants et occupant
toute la circonférence interne du vaisseau.
La distance entre chaque paire de valvules n’est
pas la même pour tous les vaisseaux et dans toutes
les régions du corps. En général, on peut
affirmer qu’elles sont moins rapprochées dans
les petits vaisseaux que dans ceux d’un plus gros
calibre. Pour les premiers, la distance entre deux
paires de valvules est d'un pouce environ, ce qui
correspond parfaitement à la résistance que nous
avons éprouvée en voulant faire rétrograder le
mercure. Nous pouvons aussi inférer de cette disposition
des valvules , que chaque rétrécissement
qu’on voit à l’extérieur d’un lymphatique
ne correspond pas à la présence de deux valvules,
puisque le plus souvent les rétrécissements sont
très rapprochés. Peut-être sont-ils dus à la forme
globulaire du mercure, plutôt qu’à la disposition
et à la structure des vaisseaux. En cherchant à