mille moyens di vers pour établir la réalité de l'absorption
du chyle par les vaisseaux lactés. Le seul
témoignage des yeux suffit pour le mettre hors
de doute, pnisqu on voit ces vaisseaux se gonfler
et changer de couleur quelque temps après
qu’on a fait manger l’animal. Cependant Thomas
Barthohn fut dans l’obligation d’opposer des expériences
aux étranges dénégations de Harvey et
de Riolan : « Chjlus non potest, dit-il, venas me-
saraicas ingredi, quia nunquam ici visum, nun-
quam voluit natura, nusquam patet aditus; re
vera autem non intrare hoc experimentum.probat.
S i ligatus sit mesentericus ramus, non impeditur
chylus, quominus ad lacteas sensim intumentes
transeat; at ligatis lacteis, restitat chylus, nec èx
ventriculo, aut intestinis, aut lacteorum osculis
ulterius progreditur ( 1 ),
Peu à peu les esprits s’accoutumèrent à cette
nouvelle idee, surtout apres la découverte des
lymphatiques généraux, qu il n’y avait pas moyen
de confondre avec les veines, et qui sont trop multipliés
dans le corps pour qu’il fût possible de ne
leur assigner aucune fonction. Mais l’ancienne
théorie ne fut point rejetée pour cela, et il se
forma une opinion mixte, qui partageait la faculté
absorbante entre les deux systèmes. Cette opinion,
adoptée entre autres par Ruysch, Lieberkuhn, Al-
(i) De lactéts vents sententia Harvei expensa, dans Opuscula nova de
lacteis thoracis et lymphalicis vatis. Copenhague, 1670.
binus et Walter, domina jusque vers le milieu du
dix-huitième siècle.
A cette époque, on se remit encore à examiner
l’absorption intestinale, et bientôt des doutes s’élevèrent
sur la participation des veines mésaraï-
ques à cette fonction. Guillaume Hunter fut un des
premiers à manifester ceux que lui avaient suggérés
ses observations et ses réflexions ; sed, ajoute-
t-il, viri fîde dignissimi talia argumenta expe-
rimentaque pro venosa absorptione in medium
protulerunt, ut nequidem mecum rem dirimere
auderem (1). Son frère, Jean Hunter, puisa plus de
hardiesse dans les dissections auxquelles il s’était
livré tout entier, et, sans sortir cependant encore
du cercle des vaisseaux chylifères , il attaqua l’absorption
veineuse par des expériences plus variées
et surtout plus concluantes que celles de
Barthölin.
Ayant ouvert l’abdomen d’un chien vivant, et
découvert des points où les chylifères étaient
pleins d’une liqueur blanche, et d’autres où ils
ne contenaient qu’un liquide transparent, il prit
deux anses d’intestin, les embrassa chacune
entre deux ligatures, après avoir lié les branches
des artères et des veines mésentériques qui s’y
rendaient, et y introduisit du lait par une ouverture
qui fut ensuite bouchée à l’aide d’un lien.
Les vaisseaux lactésd’une des deuxanses continüè-
(1) Medical commentaries, t. 1, p. 4a.