benthine, dont la lymphe contracta l’odeur, qui ne
se communiqua point au sang veineux. La maiir
d’un homme ayant été frottée de cette essence,
avec les précautions nécessaires pour garantir les
voies aériennes de son impression, le sang tiré
de la veine ne manifesta aucune odeur de térébenthine,
tandis que l’urine exhala bientôt après celle
de la violette. On comprima l’artère axillaire d’un,
chien , on ouvrit la veine pour la vider du sang:
qu’elle contenait, et on plongea la patte dans un
mélange de lait et d’eau tenant du nitre en dissolution;
au bout d’un quart d’heure, les lymphatiques
fournirent un liquide lactescent dont on imbiba
du papier qui, après avoir été séché, brûla en
fusant; on cessa de comprimer l’artère, et on recueillit
le sang qui s’écoula de la veine : il ne contenait
point de lait ; et du papier imprégné, soit de
ce même sang, soit de son sérum, brûla sans fuser.
Des mouchetures superficielles furent pratiquées
à la patte d’un chien, que l’on plongea ensuite
dans de l’eau musquée; une demi-heure
après, le sang tiré des veines n’avait pas l’odeur dm
musc, tandis qu’elle était très prononcée dans le
liquide charrié par les lymphatiques. Le même résultat
fut obtenu sur un autre chien, avec un mélange
de lait et d’eau , auquel on avait ajouté de
l ’asaf ætida.
Il s’en faut de beaucoup que ces expériences
soient aussi spécieuses que celles de Hunter, ou,
pour parler avec plus d’exactitude, qu’elles méritent
la même confiance, car elles ne s’accordent
pas toutes avec celles qui ont ete faites dans ces
derniers temps, et au moyen de réactifs bien au-
rement sensibles. Quoiqu’il en soit, elles furent
admises sans examen. Mascagni les corrobora, en
rapportant une foule de cas où il avait vu les lymphatiques
se remplir de lait ou d’eau coloree, injectés
dans les cavités séreuses, les conduits excréteurs,
les bronches , les veines et les artères d’hommes
et d’animaux récemment morts (i). M. Lauth
leur a donné également une nouvelle force, en
constatant que les injections d’encre dans la poitrine
de chiens tués depuis peu, sont toujours
suivies de l’apparition sur la plèvre, costale, pulmonaire
et diaphragmatique , soit de taches éparses,
que le microscope montre être des réseaux
lymphatiques, soit de gros lymphatiques visibles à
l’oeil nu et remplis du liquide injecté, soit même
d’autres lymphatiques, également pleins d’encre,
qui, situés à la partie supérieure et postérieure des
côtes, se dirigent en avant et en haut, vers les glandes
placées sur la colonne vertébrale (2).
L’opinion que les lymphatiques seuls absorbent
finit donc par ne plus trouver de contradicteurs.
On sembla ne plus se souvenir que les veines eussent
naguère encore partagé cette prérogative
(1) Vasorum tymphat. I iis to r sect. 5 , p. 22.
{2) Essai sur les vaisseaux lymphatiques, p. 60.