mélaniques; celte dégénérescence recouvrait, par
des masses noires considérables, la face préspinale
du rachis, et cachait profondément le canal thoracique.
Dans un mémoire publié sur ce genre d’altération
, nous avons rapporté un exemple (avec
figures) de mélanose des ganglions lymphatiques
de la région inguinale (1). Rien n’est moins rare ,
non que la teinte noire des ganglions bronchiques,
mais que la mélanose elle-même de ces organes.
Dans plusieurs de ces affections mélaniques,
surtout lorsqu’elles occupaient les membranes
muqueuses, les tumeurs étaient ramollies, la ma
tière diffluente et disposée par couches sur les
surfaces muqueuses, ou infiltrée dans le tissu cellulaire.
C’est alors surtout que nous avons observé la
matière mélanique dans les gros vaisseaux lymphatiques
et les ganglions du bassin et de la colonne
rachidienne, dans ceux des intestins et du mésentère
, ainsi que dans le canal thoracique lui-
même.
Productions morbides du système lymphatique.
Dans des recherches anatomiques, le canal thoracique
n’ayant pu être injecté sur un cadavre, on
en chercha la cause, et l’on découvrit que des fo n gosités
obstruaient ce canal (a). Ces fongosités
(1) Breschet, Considérations sur une altération organique , appelée dégénérescence
noire (melanose); Paris, 1 821, Journal de M. Magendie.
(2) Astley Cooper, Three instances of obstruction of tlie thoracic due:
records and researches, vol. 1, p. 87.
étaient implantées sur les parois du canal, un demi-
pouce au-dessus du réservoir de Pecquet. Les tuniques
du conduit étaient saines dans l’intervalle
des tumeurs.
Ossifications. — Une production morbide beaucoup
plus fréquente que celle qui vient d’être indiquée,
consiste dans le dépôt d’une matière calcaire,
soit sur les vaisseaux lymphatiques, soit
dans le tissu des ganglions.
Les productions osseuses des vaisseaux lymphatiques
affectent diverses dispositions. Au rapport
d’Assalini (i) , on conserve dans le cabinet anatomique
de Londres plusieurs ossifications de
l’intérieur du canal. On doit à Walter une figure
représentant des productions calcaires des vaisseaux
lymphatiques (2). Cette altération porte
non seulement sur le canal thoracique, mais encore
sur les branches qui s’y rendent. Les ossifications
du tronc offrent deux dispositions différentes :
elles peuvent se développer dans l’épaisseur même
du conduit, ou se déposer dans sa cavité, sans
que les parois soient ossifiées. Les exemples de
productions osseuses du canal thoracique sont le
cas le plus rare.Cependant Brown Cheston (3)a vu ce
vaisseau entièrement ossifié sur un sujet mort d’un
(1) Assalini, Essai médical sur tes vaisseaux lymphat., p. 5a.
(2) Waller, Mémoires de l’Académie royale de Berlin; an 1786 et 1787,
p. 31.
(3) Philosoph. Transact. , vol. 70, an. 1780, p. 3e3.