sudation n’a pas reçu parmi nous un accueil très
favorable, et nous voyons 1 opinion de M. Fohmann,
aPPuy ee ^es observations de Meckel l’ancien, de
tout ce que démontré l’anatomie comparée des
poissons, des oiseaux et des reptiles, faire incliner
plusieurs anatomistes en sa faveur. Cette opinion
parait donc etre beaucoup plus en harmonie avec
les idées actuelles répandues parmi nous en physiologie.
Examinons-la plus en détail et voyons
ce qui milite pour elle. Mais, avant d’aborder éet
examen, revenons un peu sur les circonstances qui
ont précédé l’observation des faits dont M. Fohmann
se sert pour appuyer son sentiment.
C est surtout depuis J.-F. Meckel(i)l’ancien qu’on
a porté une attention toute particulière à ces communications
entre les vaisseaux lymphatiques et
les veines. Ce grand anatomiste, en injectant un
ganglion lombaire, vit le mercure sortir par un
vaisseau efférent, et se porter dans la veine-cave inférieure;
il reconnut bien que le prétendu vaisseau
efférent était une veine, mais il ne découvrit aucune
lésion, aucune solution de continuité dans le ganglion
, ce qui Je fit penser à l’çxistence d’upe communication,
dans les organes, entre les petits rameaux
veineux et les vaisseaux lymphatiques.
Le fait de Meckel fut expliqué par la pro-
(i) Nova expérimenta et observationes de finibus venàrum ac vasor. lym-
phat. mductus visceraque excretoria corpori^ humani, etc. ; Ber., 1773,
sect, 1, p. 7,
duction d’une rupture dans le tissu du ganglion ,
bien que l’observateur n’en eût pas remarqué;
mais l’autorité de Hewson ( i), Cruikshank (2), Mas-
cagni (3), fit prévaloir cette opinion, qui déjà avait
été émise par Haller. L’observation de Meckel fut
oubliée jusqu’en 1787, que Lindner (4) en fit une
semblable, ce qui lui fournit l’occasion de réfuter
par d’excellentes raisons tout ce qu’on avait allégué
contre son montre. Les anatomistes restèrent indifférents.
Il en fut de même pour ce que publia
M. Vrolik, en 1801 , sur les communications des
vaisseaux lactés avec la veine porte, observées dans
un phoque.
Enfin, en 1820 et 1821, M. Fohmann donna
deux mémoires ; nous insérâmes la traduction du
second dans les bulletins de la Société médicale
d’émulation (5). Il fit connaître dans ces opuscules
de nouvelles observations sur les communications
entre les vaisseaux lymphatiques et les veines,
d’après une série d’expériences entreprises sur
l’homme et les animaux. Le principal résultat obtenu
chez l’homme, est que le mercure injecté
dans les vaisseaux lymphatiques afférents de divers
(1) Experimental inquiries, part. 2 , p. i 5o.
(a) Libr. cit.
( 3) Libr. cit.
(4) Specimen inaugurale, De lymphaticor. systemate ; Halæ, 1787.
(5) Untersuch. ueber die Verbindung der Saugadern mit den Vemri;
Heidelberg, 1821, in-12.