lymphatiques? Nous doutons, avec M. Muller,
qu’elles servent à l’absorption. Tous ces jours
derniers nous avons fait des injections, et sur les
placenta où nous avons eu le plus de succès, la
forme des parties injectées différait de celle des
véritables vaisseaux lymphatiques chez l’homme
adulte; les vaisseaux du cordon paraissent tous
sous forme celluleuse
A l’intestin grêle, les lymphatiques naissent en
partie des villosités, en partie aussi dans le tissu
même de la membrane muqueuse. En injectant les
réseaux lymphatiques de la membrane muqueuse
intestinale, on ne voit point sortir de mercure.
Ce serait un fait important si le passage du lait,
queM. Muller a vu s’effectuer facilement de l’intestin
dans les lymphatiques, avait lieu sans déchirure
de la membrane interne de l’intestin. Lorsqu’on
coupe, une portion d’intestin de brebis vivante,
qu’on la lie a Tune de ses extrémités, et qu’avec
une seringue on la remplit de lait poussé avec
force., on voit de suite les lymphatiques se gorger
de lait, qui y marche rapidement. Quand on repousse
ce lait dans les vaisseaux, suivant la direction
des valvules, on remarque aussitôt que la
portion de ceux-ci qui vient de l’intestin se remplit
de nouveau, surtout lorsqu’on comprime l’intestin.
Le procédé le plus expéditif pour remplir
les vaisseaux lymphatiques de lait, consiste à comprimer
l’anse intestinale dans le sens de sa longueur,
de manière à essayer de la raccourcir; la
compression latérale réussit moins bien. Si on rem-
place le lait par une injection colorée avec le cinabre
, les lymphatiques se remplissent très difficilement.
En opérant avec du mercure, il ne passe point
dans ces vaisseaux. Cependant, avec une matière
colorante parfaitement dissoute,par exemple, avec
de l’indigo soluble, ou parvient très facilement à
injecter ainsi les lymphatiques du mésentère. Mais
ce passage si facile à obtenir pourrait fort bien
coïncider avec une déchirure de la membrane interne
de l’intestin dans l’endroit même où il a
lieu, car les vaisseaux lymphatiques se remplissent
tout-à-coup, et en examinant ensuite la face interne
de l’intestin, on la trouve souvent lésée çà et là.
Par conséquent, il ne faut attacher qu’une faible
importance à ces expériences.
Au moment d’achever cet article sur les origines
des vaisseaux lymphatiques , nous recevons un
livre dans lequel un chapitre tout entier est eon-^
sacré à ce point d’anatomie et à la structure des
villosités. Si le temps nous l’avait permis nous aurions
voulu vérifier les assertions de M.Treviranus.
Dans les circonstances présentes, nous sommes
obligés de n’être que simples rapporteurs. Nous
allons donner un sommaire des idées de cet illustre
physiologiste, sans rien garantir, et sans
vouloir rien prendre sous notre responsabilité,
bien que nous ayons une haute estime pour un