eux; ces communications sont beaucoup moins
multipliées dans le système lymphatique que dans
le système artériel et surtout que dans le système
veineux.
Cependant le professeur Cruveilhier indique
le mode suivant comme le plus ordinaire de ceux
qui établissent une communication entre les vaisseaux
lymphatiques. Tout vaisseau lymphatique,
apres un trajet plus ou moins long, se divise en deux
branchesà peu près égales, sous un angle très aigu.
Chaque tronc résultant de cette bifurcation s’anastomose
avecle lymphatique voisin, de telle sorte
que, si cette division dichotomique appartenait à
toutes les branches du système vasculaire, il en résulterait
un réseau à mailles larges et étendues. Ce
mode de dichotomie et d’anastomose latérale sous
un angle aigu est favorable à la circulation de la
lymphe, et explique pourquoi, lorsque le mercure
n a été porté que dans un seul tronc lymphatiqite,
on voit cependant un grand nombre de vaisseaux
voisins être distendus par le métal liquide.
Non seulement ces anastomoses se font latéralement
entre les vaisseaux lymphatiques du même
plan, mais encore il existe des communications
nombreuses entre les plans superposés, surtout si
des cloisons fibreuses, épaisses, imperforées, ne séparent
pas les couches vasculaires. Dans ce dernier
cas ce ne serait que sur un petit nombre de
points, et surtout vers ceux où existent des ganglions,
que ces anastomoses s’opéreraient. Quelquefois
enfin , après que le vaisseau s’est bifurqué ,
chacune des deux branches se subdivise et le vaisseau
interne,résultant de cette seconde bifurcation,
se réunit à son semblable, près duquel il est situé.
La capacité du système lymphatique est aussi
variable que celle des veines, et parfois les vaisseaux
de la lymphe ont un très grand degré de dilatabilité.
Cette circonstance rend difficile l’appréciation
comparative des troncs et des branches.
J, Fr. Meckel croit que la capacité du système
lymphatique peut égaler celle du système veineux ;
et comme les branches des vaisseaux lymphatiques
ne tendent pas à se réunir aux troncs, ainsi qu’on
le voit dans le système veineux, leur nombre plus
considérable donne plus de capacité au système
lymphatique général.
Malgré la grande ténuité, la minceur, la trans-r
parence et l’extrême dilatabilité des parois des
vaisseaux lymphatiques , ils ne se déchirent pas
aussi facilement qu’on pourrait le présumer, sous
la pression d’un liquide injecté dans leur cavité.
Werner et Feller (î) assurent que les vaisseaux
sanguins, artères ou veines, du même diamètre
que des vaisseaux lymphatiques sur lesquels
ils expérimentaient, étaient toujours déchirés par
la pression d’une colonne de mercure haute de
(i) Vasor. lacleorum atqut lymphaf. anatomica et physiologica deserip
lia; fasc. î, p. i 5- i 6.