pas absorber au moyen d’orifices particuliers,
puisqu’il n’en ont point, quelques physiologistes
pensent qu’ils attirent les substances du dehors à
travers leurs parois , et la disposition du tissu cellulaire
doit avoir une grande influence sur le travail
préparatoire qui précède ce que l’on nomme
l’absorption, en accumulant avec plus ou moins de
facilité une plus ou moins grande quantité de
matériaux destinés à être introduits dans les vaisseaux.
Le tissu cellulaire, en ne faisant de ce système
qu’une sorte d’organe d’imbibition , devient
d’une grande importance, considéré en lui-même
et sous les rapports de sa quantité et de sa disposition.
Celte importance doit être bien plus
grande encore si ce tissu, ainsi que le présument
quelques anatomistes, est formé par des vaisseaux
lymphatiques très déliés , ou seulement par
la membrane interne de ces vaisseaux; car il
ne faut pas oublier que la structure organique a
la plus haute influence sur le mode d’accomplissement
des fonctions.L’étude de l’absorption, considérée
dans les divers organes vasculaires et dans
son mode d’exécution , a occupé de nos jours les
physiologistes les plus habiles et les plus judicieux,
et la philosophie qu’ils ont apportée dans
l’examen de cette fonction n’aurait - elle établi
que des doutes, le service serait déjà immense,
car ce qu’il y a de plus difficile dans la culture des
sciences et dans les progrès de l’esprit humain,
c’est de donner à celui-ci une autre direction que-
celle dans laquelle il est"engagé (i).
Les vaisseaux lymphatiques des poissons, depuis
leur origine jusqu’aux points où ils s’ouvrent
dans les veines, sont constamment d’une délicatesse
extrême, et formés par une seule membrane
mince, lisse, indivisible et ressemblant par sa face
interne aux membranes séreuses. Ces vaisseaux,
avec les renflements ou culs-de-sac dont nous avons
parlé, et d’une apparence celluleuse lorsqu’on les
ouvre dans la longueur d’une cavité splanchnique,
sont dépourvus de valvules , excepté aux endroits
où les gros troncs s’abouchent dans les veines, et
où çà et là il paraît quelques vestiges de valvules.
L’ab sence de ces replis et la situation des vaisseaux
lymphatiques dans beaucoup de points où la progression
des liquides ne peut être favorisée par l’action
des parties voisines, ontporté Monro à admettre
comme une nécessité l’existence de fibres musculaires,
que M. Fohmann a cherchées, sans jamais pouvoir
parvenir à en reconnaître aucune trace. Monro
et Hewsori avaient depuis long-temps déclaré que les
vaisseaux lymphatiques des poissons n’ont pas de
(i) Voy. le Mémoire'de M. Magendie sur le mécanisme de l’absorption
dans les animaux à sang rouge et chaud; Bulletin de la Société philom.,
1 .1 , p. i3o. — Mémoire sur les organes de l’absorption chez les mammifères,
par le même auteur ; lu à l’Institut le 7 août 1809. — Fodera, Recherches
expérimentales sur l’absorption et l’exhalation ; Journal de physiologie
de M. Magendie, t. 3, 1823. (Ce mémoire, reproduit avec plus de développements,
a été couronné par l’Institut ; Paris, 1824.)
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