vent réellement. Aselli mourut en 1626, avant
d’avoir terminé ses recherches; ni même publié
l’ouvrage qui en contient les détails, et qui ne parut
que l’année suivante.
En 1628, les lymphatiques du mésentère furent
aperçus pour la première fois chez l’homme. Pei-
resc , sénateur d’A ix , informé par Gassendi de la
découverte qu’avait faite Aselli, distribua plusieurs
exemplaires de l’ouvrage de ce professeur aux médecins
de sa connaissance , et leur abandonna un
criminel condamné à mort, pour vérifier le fait sur
son cadavre. On fit bien manger cet homme avant
de le conduire au supplice , et une heure et demie
après sa mort, l’ouverture du bas-ventre montra
le mésentère tout couvert de vaisseaux lactés pleins
de chyle.
Il s’en fallut de beaucoup cependant que ces
faits si positifs triomphassent de l'incrédulité.
Gassendi ne put penser que les nouveaux vaisseaux
appartinssent à un système distinct, et il continua
à les considérer comme de simples vaisseaux
sanguins, qui seulement n’admettaient plus de
sang rouge. Harvey lui-même refusa d’y croire. De
même queRiolan, Plemp et Primerose, il demeura
fidèle à l’ancienne doctrine qui attribuait l’absorption
des matières alimentaires aux veines du mésentère.
Les travaux de Folius, Rolfink , Tulpius,
Walæus et Yesling mirent néanmoins hors de doute
l’existence des vaisseaux lactés tant chez l’homme
que chez les mammifères.
Vers 1649, ^ean Pecquet, médecin de Dieppe,
imprima une autre direction aux recherches, en
découvrant de nouveau le canal thoracique, oublié
depuis Eustachio, et qu’il démontra etre le tronc
commun de ces vaisseaux. La théorie d’Aselli se
trouva dès lors renversée, et il demeura acquis désormais
à la science que les vaisseaux blancs du
mésentère versent leur contenu dans les veines
sous-clavières et jugulaires. C’était aussi le hasard
qui avait procuré cette découverte à Pecquet, en
disséquant un chien vivant ; il la vérifia et la constata
par de nombreusesexpériences, maissans l’étendre
néanmoins à l’homme, ce qui explique l’erreur
dans laquelle il est tombé en généralisant trop la
disposition particulière que la partie inférieure du
canal thoracique présente chez beaucoup d’animaux,
et qui l’a fait désigner sous le nom de citerne
ou réservoir de Pecquet. L ’ouvrage de cet anatomiste
parut en 165 1.
C’était là un grand pas sans doute; l’ancienne
doctrine de l’hématose ne pouvait plus être admise.
Aussi la découverte de Pecquet trouva-t-elle beaucoup
d’opposition; mais elle en triompha plus rapidement
que la vérité n’a coutume de le faire.
Il restait cependant encore à déterminer l’usage
des vaisseaux qui s’étendent du foie au mésentère,
et qu’avant Pecquet on regardait comme les