sur la sensibilité des vaisseaux lymphatiquesdans le-
tat de santé, nous leur trouvons une sensibilité exquise
lorsqu’ils viennent à s’enflammer à la suite
d’une piqûre, de l’absorption de matières putrides
ou d’un virus quelconque, à moins que la douleur
qu’on ressent ne provienne, comme l’ont prétendu
quelques auteurs, uniquement de l’inflammation
des tissus ambians.
Les vaisseaux lymphatiques ont une force de
résistance bien supérieure à celle des vaisseaux sanguins
d’un calibre égal. Dans les membres inférieurs,
cette force de résistance esta celle des artères à peu
près dans le rapport de 10 à 3. Elle est plus petite
dans ceux des membres supérieurs, et moindre
encore dans ceux des viscères. La tunique interne
des vaisseaux lymphatiques , quoique très extensible,,
l’est moins que l’externe, car c’est toujours
elle qui se rompt la première. Ces vaisseaux sont
très élastiques ; un lymphatique presque imperceptible
quand il est vide, acquiert souvent une demi-
ligne de diamètre, s’il est distendu par l’injection;
videz ce vaisseau, et il reprendra ses premières dimensions.
Mascagni vit cette élasticité subsister
pendant deux ans sur des vaisseaux lymphatiques
injectés et conservés dans l’alcool ; il pense même
que ce n’est qu’en vertu de cette propriété que se
fait la progression des fluides qui y sont contenus,
et il leur refuse positivement toute contractilité
vitale. II explique cette élasticité par l’arrangement
J
des fibres , qu’il compare au tissu d’une natte de
paille, fibres qui, selon lui, consistent dans un amas
de vaisseaux plus fins. Les vaisseaux lymphatiques,
comme les vaisseaux sanguins, sont susceptibles
de s’étendre dans les parties voisines accidentellement
adhérentes, et de se régénérer dans les parties
divisées , comme le prouvent les injections de
Cruil^shank.
§ IV. V a l v u l e s . .
La surface interne des vaisseaux lymphatiques
présente, de distance en distance, des replis semi
lunaires ou semi-circulaires, formés par la
membrane interne, qui sont disposés comme les
valvules de l’origine de l’aorte ou de l’artère pulmonaire,
ou, mieux encore, comme celles des veines.
Les réseaux lymphatiques du tissu cutané ne
sont pas pourvus de valvules semblables à celles
qu’on connaît dans les branches de ce système
vasculaire, en dehors des organes. On ne découvre
que des rudiments de valvules , ou des rétrécissements
de forme irrégulière. Ces dispositions
ne constituent que de faibles barrières, insuffisantes
pour empêcher le mercure de se répandre
en tous sens lorsqu’on le fait arriver dans un
rameau (i). Des replis réguliers ne paraissent
qu’aux branches et aux petits troncs qui sortent
du tissu cutané (2).
(1) Fohmann, Mém. sur les vatss lympft. de la peau.
(2} Ibid.