simple piqûre pour en faire sortir la lymphe. La
dilatation considérable des vaisseaux lymphatiques
dont parle Wrisberg, reconnaissait pour cause la
présence d’une tumeur dans l’abdomen. Les vaisseaux
lymphatiques du poumon (1), du foie (2), et
même de la conjonctive (3), peuvent aussi se dilater
à un haut degré.
Cette dilatation des vaisseaux lymphatiques se
montre quelquefois sous une forme variqueuse, ou
bien les petites tumeurs qui en résultent ont l’aspect
dès hydatides (4)* C est surtout dans le canal thoracique
que la dilatation partielle peut être portée
très loin. Baillie (5) dit avoir vu un conduit thoracique
aussi gros qu’une veine sous-clavière.
Voici un exemple remarquable d’expansion
morbide des vaisseaux lymphatiques. INous le devons
à l’obligeance de M. le docteur Amussat. Cette
observation est intéressante sous le rapport de la
difficulté qu’a présentée le diagnostic et relativement
à la nature même de l’altération.
Dans le cours du mois d’octobre 1829,
M . Amussat a présenté à l’Académie une pièce
d’anatomie pathologique recueillie sur un jeune
homme de dix-neuf ans, bien constitué, bien
(si) Mascagni, ta b . XX, H H , tà b , XXI.
(a) Bichat, L o c o c i t . (3) Schreger etTilesius, V id . B e i t r a e g e , Theil. I, in fin.
(4) Meckel, H a n d b u c h d e r p a th o lo g is c h e n A n a t o m i e , t. a, p. 260.
(5) Baillie, A n a t . p a l l i . , trad. Guerbois, p. 87.
musclé, et qui mourut dans l’espace de vingt-
quatre heures. Ce jeune homme, natif de l’ileBour-
bon, portait à chaque aine une tumeur assez considérable,
qui s’était développée d’elle-même un an
auparavant. Arrivé en France, il résida cinq ans à
Saint-Malo. Dans cette ville on lui conseilla l’application
d’un bandage herniaire double, pour
s’opposer à un plus grand développement des tumeurs.
Il vint à Paris dans les premiers jours du
mois de novembre 1829, et fit de fort longues
coursés, qui le fatiguèrent considérablement. En
rentrant chez lui le soir, ce jeune homme avait
l’habitude d’ôter son bandage pour obtenir un
soulagement, qu’il éprouvait ^quelquefois en se
couchant sur le ventre. On doit remarquer cependant
qu’il ne pouvait marcher sans le secours
de l’appareil compressif, car les tumeurs devenaient
alors beaucoup plus douloureuses. Le 6
octobre il se portait fort bien le soir; le lendemain
matin, des douleurs très vives se firent sentir sous
le sein droit et dans le pli de l aine : respiration difficile
, toux sèche, face injectée, céphalalgie, fièvre,
élancements dans les tumeurs.
L’état du malade s’aggrava; langue pâle, décolorée
, se desséchant graduellement ; sensibilité
épigastrique très prononcée ; point d’envies de vomir;
point de hoquets; point d’évacuations alvi-
nes;respiration anxieuse, saccadée ; les mots sont
mal articulés pendant l’expiration ; le point de.côté