ce qui n’aurait pas eu lieu s’il eût d’abord passé
dans le canal thoracique (1).
Après avoir introduit le même sel dans l’estomac,
M. Westrumb l’a retrouvé dans l’urine, au bout
de deux minutes, sans que la lymphe et le chyle
en continssent (a).
M. Foderà, ayant rempli d’une dissolution de
cyanure ferroso-potassique une anse d’intestin
d’animal vivant, qu’il plongea ensuite dans une
solution de sulfate de fer, vit les lymphatiques et
les veines devenir bleus (3), tandis qu’en répétant
l’expérience, Schroedervan der Kolk n’a reconnu
la couleur bleue que dans les lymphatiques et non
dans les veines.
M. Ségalas est allé plus loin que M. Magendie(4).
Il a admis que les veines seules absorbent les substances
autres que le chyle qui sont déposées dans
le canal intestinal, et il s’estappuyé sur l’expérience
suivante : ayant isolé une anse intestinale des parties
voisines de l’intestin , par deux incisions, il y
introduisit une dissolution aqueuse d’extrait alcoolique
de noix vomique , la lia aux deux bouts,
et la replaça dans le ventre, après avoir lié les artères
et les veines qui s’y rendaient. Aucun symptôme 1 2 3 4
(1) Meckel, Archiv, t. 3, p. 485.
(2) Ibid.., VII, 525, 54o.
(3) Recherches cxp. sur l'absorption, p. 26. — Une planche, à la fin de
l’ouvrage, représente les effets de cette expérience.
(4) Journal de phvsiot. expèrim., t. 2, p. 117.
d’empoisonnement ne se manifesta, même en laissant
une artère libre d’amener de nouveau sang, et
coupant la veine correspondante pour prévenir la
stase de ce dernier l’empoisonnement eut lieu,
au contraire, dans l’espace de sîk minutes, dès que
la circulation naturelle vint à être rétablie.
Puisque déjà plusieurs fois nous avons parlé d’un
temps fixe dans lequel se seraient manifestés des phénomènes
d’absorption , c’est ici le lieu de rapporter
une intéressante expérience de M. Muller (i) qui
donnera une idée de la rapidité avec laquelle cette
fonction s’exerce , sinon toujours , du moins dans
quelques circonstances. M. Muller étenditune vessie
fraîche de grenouille sur le col d’un très petit flacon
contenant une dissolution de cyanure ferroso-
potassique , passa légèrement sur la membrane un
pinceau trempé dans une dissolution de sulfate de
fer, et renversa sur-le-champ le flacon; une seconde
suffit pour faire apparaître une tache bleuâtre,
dont la teinte devint rapidement plus foncée.
Or, la vessie d’une grenouille est formée de plusieurs
tuniques superposées, et elle est beaucoup
plus épaisse que la membranule dont l’extérieur des
villosités intestinales se trouve revêtue, membrane
dont l’habile expérimentateur allemand évalue l’épaisseur
à 0,00174 de pouce, et qui contient dés capillaires
sanguins démontrables par l’injection, indépendamment
sans doute de capillaires lymphati-
(1) Physiologie, t. 1, p, 233.