pouvoir mieux terminer l’histoire des deux liauides
que renferme le système lymphatique.
On peut se former une idée très nette, et peut-
être juste physiologiquement, de la nature de la
lymphe, en disant quelle consisterait en difsang
délayé d’un peu d’eau salée et filtré.*
La lymphe présente en effet une composition
qui la rapproche du sérum, mais le sérum ne peut
s’obtenir que de deux façons :
i° En laissant coaguler le sang, ce qui en sépare
à la fois les globules et la matière de la fibrine.
2° En étendant le sang d’eau salée, par exemple,
ce qui permet de le filtrer ; la liqueur claire et incolore
retient alors la matière de la fibrine et ne
laisse que les globules sur le filtre.
Ceci posé, si l’on remarque dans la composition
de la lymphe :
i° La présence de la matière de la fibrine ;
2° Celle d une quantité de sel marin presque
double de celle qui existe dans le sérum du
sang, on sera très disposé à admettre qu’il existe
entre le sang et la lymphe une relation de
cet ordre, et que la lymphe n’est en effet que du
sang qui se filtre dans les capillaires des glandes,
après s’être chargé d’eau salée par quelque effet
d’endosmose.
Sans insister sur le mécanisme de la conversion ,
l’analyse chimique laisse peu de doute sur l’existence
de la relation énoncée ; les propriétés de la
lymphe la confirment.
En effet, la lymphe n’offre pas de globules, ou
n’en offre que de très difficiles à reconnaître, à
cause de leur petitesse, de leur rareté et de leur
transparence. Elle se coagule peu à peu et prend
l’aspect d’une gelée, puis un réseau fibrineux s’en
sépare ; alors il reste une liqueur limpide, salée et
albumineuse.
Telles sont toutes les propriétés du sang étendu
d’eau salée et filtré, ainsi que le prouvent les expériences
de M. Muller.
En poursuivant cette comparaison, on arriverait
à penser que s’il existe des organes capables d’agir
comme un filtre qui recevrait du sang et de l’eau
salée, il peut s’en trouver aussi qui ne reçoivent
que du sang et de l’eau , et qui laissent par cela
même passer les débris des globules du sang décomposé
, comme cela arrive dans l’écoulement
menstruel.
Prenez un terme moyen, supposez l’eau qui
s ajoute au sang trop peu salée, et vous obtiendrez
une liqueur rosée, capable de laisser rapidement
déposer sa matière colorante au fond du vase.
Cette liqueur, facile à produire artificiellement, représenterait
donc très bien la lymphe des lymphatiques
de la rate ou le liquide des capsules surrénales.
Ces explications feront comprendre comment il