sujets différents; les injections ont toujours été
heureuses et les résultats constamment les mêmes,
en tous points, que dans l’expérience dont nous venons
de faire l’exposé. D’après des résultats aussi
constants et identiques, l’anatomiste de Parme se
croit suffisamment autorisé à conclure : i° que le
mercure injecté dans les vaisseaux lymphatiques ,
après avoir traversé les ganglions, passe dans les
veines au moyen de quelques branches vasculaires
qui établissent une communication entre les grandes
veines et les ganglions ; 2° que ces vaisseaux
doivent être considérés comme des veines dont la
fonction principale est de rapporter le sang qui a
servi à la nutrition des ganglions lymphatiques.
Meckel l’ancien et Mascagni s’étaient déjà aperçu
que, dans plusieurs injections du système lymphatique,
on remplit les petites veines des ganglions,
et c’est ce qu’ont vu maintes et maintes
fois tous les anatomistes; de sorte que dans ces
circonstances les veines prennent les apparences
des vaisseaux lymphatiques , ce qui du reste a
trompé plus d’un anatomiste; mais ils n’ont pas
proclamé leur erreur avec autant d’éclat que l’a
fait M. Lippi, et ils ne l’ont pas donnée comme
une découverte importante en anatomie.
M. Rossi cherche ensuite à donner une explication
du passage du mercure de l’intérieur des ganglions
dans les veines. Si les troncs vasculaires qu’il a
exami nés dans ses expériences sont bien réellement
des veines plutôt que des vaisseaux lymphatiques,
il est évident, suivant lui, que la communication
entre ces deux ordres de vaisseaux
ne s opère pas par des troncs, mais présumable
quelle s effectue dans les dernières divisions du
parenchyme des ganglions. Il dit que ce genre de
communication est très probable, car les anastomoses
dans 1 intérieur des ganglions nesont guèreaper-
cevables, et on ne peut que les supposer d’après
le passage du mercure dans les ramifications veineuses.
A ce sujet M. Rossi croit devoir faire observer
que les ganglions lymphatiques étant pourvus
de beaucoup de vaisseaux sanguins, il peut se
faire que le mercure porté dans les vaisseaux lymphatiques
passe dans les veines. On peut d’autant
mieux adopter cette explication suivant lui, qu’on
sait que les vaisseaux lymphatiques efférents des
ganglions doivent recevoir les fluides qui y ont été
amenés par les vaisseaux afférents. Sur le cadavre
d’un jeune homme, M. Rossi trouva les membres
pelviens oedémateux et d’un volume considérable.
Aucune injection ne fut faite, mais on examina
avec soin les vaisseaux efférents des ganglions,
ces ganglions eux-mêmes et les autres branches
vasculaires qui en sortaient à la manière des
vaisseaux efférents. On trouva les premiers de
ces vaisseaux remplis de lymphe et les ganglions
distendus par le même liquide. De ces ganglions
partaient d autres branches vasculaires dont l’au