Ayant engagé notre ami M. le professeur Lauth
à faire sur ce point de la structure du système
lymphatique de nouvelles recherches pour confirmer
ou infirmer les nôtres »1 a répondu à notre
appel, et nous avons depuis long-temps reçu de
lui un travail que nous avons présenté à l’Académie
des Sciences et dont nous allons rapporter les
principales circonstances.
La lecture de notre travail sur la structure de
la peau ayant appris à M. Lauth qu’on avait
nié tout récemment l’existence des replis valvulaires
dans l’intérieur des vaisseaux lymphatiques,
il entreprit des recherches à ce sujet, dont depuis
i 8^4 il ne s’était plus occupé. Trouvant que nous
avions complètement réfuté les assertions du médecin
italien, il était disposé à considérer son travail
comme inutile; mais il avait rencontré dans
la structure des valvules une particularité qui paraît
avoir échappé jusqu’ici aux investigations des
anatomistes, et il nous adressa un court exposé de
ses dernières investigations.
Nous avons, dit-il, commencé à rechercher les
valvules dans l’in térieur du canal thoracique; on sait
que ce vaisseau offre une foule de variétés quant
au nombre des replis valvulaires qui en garnissent
l’intérieur. Dans celui que nous avons examiné,
les valvules étaient beaucoup plus nom-
br euses à la partie inférieure et dans le réservoir
du chyle que dans la partie supérieure du vaisseau;
la partie moyenne en était presque entièrement
dégarnie. Nous parlons ici du réservoir du chyle,
parce que, contrairement à l’assertion de Portai, le
canal thoracique est évidemment plus grosvers son
extrémité inférieure, dans l’étendue d’un pouce à
dix-huit lignes; quelquefois même, et nous en
avons conservé un exemple, ce canal forme dans
ce point une dilatation arrondie et plus circonscrite,
du volume d’une grosse aveline. L ’existence du
réservoir du chyle, chez l’homme, ne saurait donc
être sérieusement controversée, bien que la dilatation
y soit moins considérable que chez beaucoup
d’animaux, et l ’on ne supposera pas, je
pense, que nous avons pris un paquet de vaisseaux
lymphatiques réunis par du tissu cellulaire,.
pour une dilatation du canal thoracique lui-même,
comme Portai semble vouloir le reprocher à ceux
qui admettent l’existence de ce réservoir.
En général nous avons remarqué que le canal
thoracique non distendu de mercure est légèrement
renflé aux. endroits qui correspondent aux valvules
(pl. 1, fig. 2 b) , tandis que le réservoir du
chyle présente dans ces points de légers étranglements,(
pl. î , fig. 2 a). Le canal thoracique ayant été
fendu dans toute sa longueur,nous l’avons examiné
sous l’eau, par un jour bien serein, et enlefaisant
flotter sous le liquide ; nous avons parfaitement vu
les valvules telles que nous les avions autrefois observées.
Les replis ne disparaissent en aucune