dans cette classe, c’est l’existence de vésicules pul-
satives, ou d’espèces de coeurs, qui paraissent
avoir été découverts simultanément par MM. Muller
et Panizza. M. Muller en a trouvé, dans les grenouilles
et les crapauds, deux paires, l’une sous la
peau, à la région sciatique ; l’autre, plus profonde,
sur la troisième vertèbre du cou. Leurs pulsations,
indépendantes de celles du coeur, ne sont isochrones
ni en haut et en bas, ni même à droite et à
gauche. Les inférieures versent la lymphe dans une
branche de la veine sciatique, et les supérieures
dans une branche de la veine jugulaire. Celles du
cou n’ont été vues que chez les batraciens anoures.
Quant aux inférieures, M. Muller les a retrouvées
dans les salamandres et dans les lézards , plais plus
profondément, sur les côtés de la hase de la queue,
derrière l’os iliaque; endroit où M. Panizza les a
vues aussi dans plusieurs espèces d’ophidiens. Tout
porte donc à croire qu’elles appartiennent àlaclasse
entière des reptiles. Ces poches ou peîités vessies
contractiles et pulsatives; présentent dans l’animal
vivant un mouvement alternatif d’expansion et de
resserrement, qui les rend propres à recevoir le
liquide transmis par les vaisseaux lymphatiques,
et à le pousser dans la veine qui naît de ces poches.
Elles ont, suivant M. Panizzir, un mouvement
très décidé, très manifeste, et analogue à la diastole
et à la systole du coeur;* c’est ce qu’on voit
distinctement sur les coluber natrix eX flavescens
et sur les grenouilles. Dans \& coluber flavescens,
leurs pulsations paraissent être indépendantes de
tout autre mouvement. Elles ne sont synchrones
ni des mouvements respiratoires, ni des battements
du coeur. Elles ont tantôt plus et tantôt
moins de force. Si on les pique dans le coluber
flavescens, on en voit sortir, pendant les mouvements
de systole, un fluide rougeâtre. Les
vésicules pulsatives des grenouilles ont des mouvements
plus prononcés que celles des ophidiens.
La veine qui sort de la petite offre aussi un
mouvement, lors de la systole de sa poche. Si
on lie cette veine, elle reste constamment distendue,
ne pouvant pas se vider dans la veine crurale.
Pour s’assurer que le mouvement des vésicules
n’est pas dû aux artères situées au-dessous,
M. Panizza a divisé le corps du reptile en deux
parties . de telle sorte que tous les gros troncs
vasculaires fussent ouverts. Alors il a vu les pulsations
continuer , mais d’une manière plus lente,
dans les vésicules. Dans quelques unes, elles cessèrent
tout d’un coup, et reparurent au bout d’une
minute, mais avec lenteur et faiblesse. Sur. d’autres
grenouilles, M. Panizza a enlevé les coeurs, et il a
vu avec étonnement, dans plusieurs cas; les pulsations
de: ces petites poches augmenter de fréquence
et de force, et se conserver, pendant
un quart d’heure, puis diminuer, pour ne cesser
entièrement qu’au bout de deux heures. Sur quel