laquelle M. Fohmann s’était d’abord fondé (i) pour
admettre une connexion entre les vaisseaux chyli-
fèi ■ es qui viennent de naître du canal intestinal et
de très petites branches veineuses de ce même canal,
a été trop légèrement faite pour qu’on puisse
rien en conclure. Il s’agissait d’une portion de l’intestin
d’un suicidé, dont les lymphatiques regorgeaient
de chyle, qui, par l’injection des artères,
disparut complètement des canaux qu’il occupait
d’abord, tandis que les racines des veines laissèrent
échapper, après avoir été coupées, un liquide blanc
etcomparable à du chyle. M.Fohmann lui-même, qui
dès lors doutait si le chyle avait été absorbé directement
par les veines, ou s’il y était passé des lymphatiques,
n’a plus attaché depuis aucune importance
à ce fait, comme on peut en juger d’après sa
déclaration citée plus haut. M.Panizza dit aussi n’avoir
jamais vu de veinules communiquer avec aucun
vaisseau chylifère afférent ou efférent, en dehors
des glandes.
Reste donc la dernière hypothèse, suivant laquelle
une communication entre les deux systèmes
de vaisseaux existerait dans l’intérieur même des
glandes lymphatiques. J.-Frédéric Meckel l’ancien,
après avoir reconnu l’erreur dans laquelle il était
tombé précédemment, adopta cette nouvelle opi-
(>) Anatomische üntersuchungen ueber die Verbindung der Saugadern
mit den Venen.; Heidelberg, 1821, p 28.
nion (1), qui, malgré l’opposition d’Alexandre
Monro fils et de Mascagni, fut plus ou moins expressément
embrassée par Caldani (2), Werner et
Feller [3), etBéclard (4). Mais ses principaux soutiens
ont été dans ces derniers temps MM. Fohmann,
Tiedemann, Lauth et Panizza.
Il y a fort long-temps déjà qu’on a remarqué
que le mercure injecté dans les lymphatiques qui
aboutissent à une glande, passait souvent avec autant,
sinon avec plus de facilité, dans les veines
que dans les vaisseaux efférents qui sortent de
cette glande. Le phénomène est attesté par J.-F. Meckel
l’ancien, Hewson, P.-F. Meckel , Mascagni,
Schroeder van der Kolk, Gerber, A. Meckel, Muller,
etc. Il n’y a pas d’anatomiste qui n’ait pu en être
témoin etse convaincre que, dans bien des cas, le métal
arrive alors jusqu’à la veine cave. M. Panizza dit
que, dans plus de cent expériences faites par lui, il y
en eut un grand nombre où les conduits efférents se
remplirent avant les veines, et il ajoute que le plus
souvent ils ne furent injectés qu’après cès dernières,
ou en même temps qu’elles. L’éffet a même quelquefois
lieu d’une manière à la fois si facile et si
complète, qu’au rapport de l’anatomiste italien et
de M. Fohmann, on est obligé alors de lier les veines
(1) Nova expérimenta et obs. dè fini b us ven. ae. vas. lymph., p. 7.
(2) Instit. physiol., p. 3p.
(3) Vasor. tact, et lymph, anat. phys. descript., p. 3o.
(4) Anat. génèr., f? Ù 5 jjfc -