sait que toutes ces parties ne sont que le produit
de sécrétions, et non de véritables tissus organisés;
conséquemment, on ne peut pas chercher de
vaisseaux lymphatiques dans leur composition.
Les membranes simples ne contiennent également
que des réseaux lymphatiques. Peu à peu ces réseaux
grossissent et forment, avec quelques vaisseaux
sanguins qui viennentse mêler à eux, des membranes
plus composées. De ces plexus,, enfin , en
naissent d’autres, où se trouvent aussi des nerfs, et
qui forment ainsi des membranes sensibles. Cette
idée de Mascagni a été portée plus loin encore par
un médecin de beaucoup de mérite, M. Allard (1),
qui comprend sous le nom de lymphatiques tous les
vaisseaux dont la fonction est d’absorber. Il regarde
le système lymphatique comme la trame du corps
humain , et lui donne pour fonctions non seulement
d’absorber, mais encore de desservir la nutrition
et les sécrétions. On regrette, lorsqu’on lit
l’ouvrage de M. Allard, que ce médecin n’ait pas
fait une étude spéciale de l’anatomie; il nous
aurait consolés de la perte de Bichat.
Plusieurs observations de Mascagni et de M.Foh-
mann semblent démontrer que quelques uns des
lymphatiques composant les premiers plexus se
terminent de suite dans les petites veinules sanguines
qui entrent avec eux dans la composition
(i) Histoire d’ une maladie propre au système lymplt., etc. — Du siège
et de la nature des maladies. Taris, i8si.
fils
des parties. Peu à peu ces lymphatiques se réunissent
en rameaux plus considérables , qui à leur
tour s’anastomosen t entre eux, et se divisent de nouveau,
de manière à constituer des réseaux à mailles
toujours plus larges à mesure que les branches
augmentent en grosseur. Leur direction est alors
plus ou moins rectiligne, et ils convergent manifestement
vers les deux troncs communs de tout le
système. Ils marchent sur deux plans : l’un, superficiel,
accompagne les veines sous-cutanées, et
rampe immédiatement sous les membranes séreuses
dans les viscères ; l’autre, profond , accompagne
les artères et les nerfs. Leur nombre est très considérable;
on en rencontre cependant davantage
en certaines parties que dans d’autres, par exemple,
à la partie interne des membres, dans queb
ques viscères, comme dans le canal alimentaire, le
foie, la rate, le poumon, etc. Ils paraissent exister
dans toutes les parties organisées du corps; car, si
on ne les a pas trouvés dans la substance du cerveau
et de la moelle épinière, dans l’oeil, dans l’oreille
interne, il est pourtant probable qu'il y
en existe, mais leur ténuité les soustrait à nos
moyens de recherche ; on les rencontre en effet
dans les enveloppes de ces organes, où d’ailleurs
les vaisseaux sanguins eux-mêmes ne se trouvent
qu’à un état de division extrême. Quoique les
lymphatiques se réunissent entre eux, leur volume
reste de beaucoup inférieur à celui des veines,