grand nombre dè petites arborisations irrégulières,
semblables pour la disposition aux vaisseaux capillaires
des organes (1). Ce caillot est formé de
deux parties : l’une solide, contenante, composée
d’une infinité de cellules dans lesquelles est
contenue la seconde partie sous forme d’un liquide
, qui est susceptible également de se convertir
en caillot, quand on l’isole de la partie solide
spongieuse. Quand on traite par l’acide carbonique
la partie solide du caillot, elle devient d’un rouge
pourpre; on la voit, au contraire, prendre une
teinte rouge rutilante quand on la plonge dans
l’oxigène; ellea,sous ce rapport, beaucoup d’analogie
avec le caillot du sang.
On ignore quelle est à peu près la quantité
de la lymphe. Dans une expérience destinée à
éclairer cette question, M. Magendie n,’en a guère
obtenu qu’une once et demie. Ses travaux et
ceux deM. Collard de Martigny(2) ont jeté quelque
lumière sur le rapport qui existe entre la quantité
de la lymphe et celle des aliments, entre le degré
de réplétion du système chylifère et celui du système
lymphatique général. Ainsi, pendant tout le temps
de la digestion, le système lymphatique en général
se désemplit en partie, tandis qu’aussitôt que le
(j) Physiologie de Magendie, t. II-, p. 190.
(a) Loe. cit., p. 176.— Journal de physiologie de Magendie, ann. 1828,
8, p. 174.
travail de la chylose est terminé, la lymphe reparaît
en abondance dans le système lymphatique.
De cette manière, la lymphe alterne avec le
chyle pour occuper le canal thoracique, qui ne
reste jamais vide. Mais, quand on soumet l’animal
à l’abstinence, ce n’est que pendant les dix premiers
jours que la lymphe parcourt en plus grande
abondance le système lymphatique, car, à partir
de ce moment jusqu’au vingt-unième ou vingt-
huitième jour pour les chiens, et jusqu’au neuvième
pour les lapins, la quantité de la lymphe va
toujours en diminuant, à tel point qu’au moment
de la mort par abstinence, on ne trouve que très
peu de fluide lymphatique dans les vaisseaux de
ce nom et dans le canal thoracique, et que, plus
tard même, il cesse complètement d’y en avoir.
M. Collard de Martîgny a examiné aussi l’effet de
l’abstinence sur la composition de la lymphe. li a
vu que, pendant les douze premiers jours environ
de l’abstinence, la lymphe augmentait de quantité,
de consistance, de viscosité, et devenait plus opaline,
d’une odeur plus spermatique, qui, chez les
chiens, prenait un caractère propre à l’animal, et
qu’enfin elle acquérait une couleur rouge plus
foncée. Déjà M. Magendie avait obtenu re résultat.
Après les douze premiers jours d’abstir
nence, la lymphe change comme brusquement
de caractère ; son odeur de chien reste toujours,
il est vrai, très prononcée, mais son odeur