les injections de M. Panizza, qui nous ont montre
de si admirables réseaux vasculaires sur les parois
des lymphatiques , depuis surtout les belles observations
de M. Muller sur la composition de la lymphe;
car, tous les lymphatiques du corps ramenant
de la fibrine dissoute, on conçoit que la proportion
de celle-ci aille incessamment en croissant, sans
qu’il soit nécessaire d’admettre une conversion
d’albumine en fibrine, que rien ne démontre, toute
probable qu’elle est, et qui d’ailleurs ne s’effectue
peut-être quesous l’influence de la respiration.Peut-
être est-ce une des fonctions dévolues aux glandes
lymphatiques de donner plus de développement
à cette action du système artériel, dont le but direct
et le füéeanisme nous sont également inconnus,
car on ne saurait croire que leur seul usage
soit de mettre les systèmes lymphatique et veineux
en rapport plus direct et plus intime l’un avec l’autre.
En effet, MM. Tiedemann et Gmelin leur attribuent
pour destination spéciale d’ajouter au chyle
du cruor, c’est-à-dire, de la matière colorante
rouge du sang; il est à regretter seulement que
ces habiles observateurs n’aient point eu recours
au microscope, sans les indications duquel, par
rapport aux diverses sortes de globules , ilÉn’est
pas permis aujourd’hui de se prononcer sur la nature
d’un liquide animal. Hewson etM. Tiedemann
supposent la rate , la thyroïde et les capsules surrénales
chargées de secréter un liquide très coagulable,
qui se mêle avec le chyle et la lymphe
pour en préparer l’assimilation, et Astley Cooper
attribue à peu près les mêmes usages au thymus.
Hewson et M. Tiedemann se sont principalement
fondés sur la teinte rougeâtre des lymphatiques de
la rate; mais cette teinte n’est pas constante; M. Muller
l’a observée dans le boeuf, etM. Seiler aussi chez
certains chevaux, mais non dans l’âne, la brebis ,
le cochon et le chien. Il est assez remarquable cependant
que la rate, sans être bien nécessaire à la
vie . puisque son extirpation n’entraîne aucune suite
grave, existe chez tous les animaux vertébrés ,
à l’exception de quelques poissons qui en sont
privés, comme les Myxines, selon M. Retzius, et les
Heptatrèmes, d’après M. Muller. Il l’est également
que Dupuytren et M. Mayer aient vu son ablation
suivie, le premier d’un accroissement de voracité ,
et le second d’une augmentation de volume des
glandes lymphatiques. Ce ne sont cependant point
là des phénomènes ni allez importants, ni même
assez constants, pour autoriser à admettre une hypothèse
qui , sous quelque point de vue qu’on
1 envisage, semble n’avoir aucune consistance.