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La membrane interne du coeur, clans les cavités
à sang rouge et à sang noir, et celle de l’extérieur
de cet organe, sont pourvues de vaisseaux lymphatiques.
M. Lauth (1) est parvenu à les injecter
toutes deux, et le même résultat a été obtenu par
M. le professeur Cruveilhier et par M. Bonamy.
La démonstration des vaisseaux lymphatiques
par l’injection est plus difficile dans les muscles
que dans les autres organes. M. Fohmann n’a pu
injecter que ceux du diaphragme de l’homme et
de quelques animaux. Une des difficultés de celte
injection tient à la minceur des parois, qui
ne permet pas aux vaisseaux de supporter le poids
de la colonne de mercure,
Les lymphatiques occupent les intervalles que
laissent entre eux les faisceaux musculaires, et suivent
les fibres charnues dans leur trajet; ils forment
des mailles autour des faisceaux , puis des réseaux
plus serrés.
Dans le tissu musculaire les lymphatiques n’ont
pas de valvules, qui cependant semblent être indL
quées par de très légers rétrécissements (2),
Les vaisseaux lymphatiques du système nerveux
périphérique sont assez généralement admis, sans
avoir été bien démontrés. Cependant M. Fohmann
(1) Mémoires de la société d'histoire naturelle de Strasbourg, t. i'.
Voyez la figure que nous donnons à ce sujet, et dont nous de »un* le
dessin à l’obligeance de M. le professeur Lautb.
(j) Fohmann, libr. eit., p. 28,
en a fait le sujet particulier de ses recherches, et il
est parvenu à les injecter. Il nous apprend que
l’injection des vaisseaux sanguins du névrilème est
rarement heureuse, mais que, quand elle réussit,
si l’on parvient ensuite à distendre les lymphatiques
avec du mercure, on reconnaît que la masse
blanchâtre dans laquelle la matière coloree de 1 injection
des artères n’est pas parvenue, est entièrement
formée par des vaisseaux lymphatiques, d’une
ténuité telle qu’on ne peut les distinguer les uns des
autres qu’à l’aide d’une loupe (1).
Les masses centrales du système nerveux sont
généralement regardées comme très peu pourvues
de vaisseaux lymphatiques, Cela ne peut être vrai
à la rigueur que pour la substance nerveuse elle-
même, médullaire ou corticale, mais ne s applique
pas aux enveloppes de l’organe cérébro-rachidien;
car, suivant M. Fohmann (2), lorsqu’on enfonce
une lancette entre la pie-mère et l’arachnoïde, et
qu’on insuffle le canal que l’on vient de pratiquer,
on voit paraître , entre ces deux tuniques,
un réseau lymphatique composé de branches
plus considérables (jue dans les autres tissus du
corps (3), mais dont les parois sont si faibles,
qu’elles se déchirent dès qu’on veut y introduire
(i) Fohmann, Mémoire sur les vaisseaux lymphatiques du tissu nerveux,
e tc ., p. a5.
(a) Mémoire sur les vaisseaux lymph, du système nerveux , etc,
(3) P. 24. I