douze pouces, tandis que les lymphatiques supportaient
le poids d’une colonne bien plus élevee.
Les observations de Sçheldon (i) et de Meckel (2)
s’accordent avec les expériences de Werner et
Feller. Cette grande facilité des vaisseaux lymphatiques
à se laisser distendre, fait que leur diamètre
est très variable, soit pendant la vie | soit
après la mort, de telle sorte que des vaisseaux qui,
dans l’état d’injection, paraissent très gros, étaient
à peine visibles sur le vivant.
On admet généralement deux membranes dans
l’épaisseur des vaisseaux lymphatiques, l’une externe,
celluleuse, plus ou moins dense, résistante,
très élastique ; l’autre interne, plus fine, plus déliée,
et plus extensible que celle des veines. Les ossifications
sont beaucoup plus rares dans les parois des
veines que dans celles des artères, et bien plus insolites
encore pour les parois des vaisseaux lymphatiques.
C’est la membrane interne qui forme à l’intérieur
ces replis si multipliés qui fqnt comparer les
canaux lymphatiques à un chapelet; chaque valvule
produit unesorte de resserrement qui simulel’inter-
valle des grains du chapelet. A l’intérieur, ces replis
ont une disposition dont nous donnerons plus
bas la description. La tunique interne est comparable,
d’après son apparence, aux lames qui im posent
les membranes séreuses et à celles qui
(1) The history of the absorbent system, etc. ; London, 178P
(?) Opuscula analomica de vasts lymphaticis ; Lipsisc, 1760.
constituent le tissu cellulaire lui-même, c’est-à-
dire le tissu cellulaire non fibreux. Peut-être y
a-t-il plus que de l’analogie. C’est ce que disent
plusieurs anatomistes; mais il ne nous appartient
pas de nous arrêter aujourd’hui sur ce point de
la science de l’organisation animale.
On ne reconnaît pas chez l’homme de membrane
moyenne, ou membrane fibreuse, aux vaisseaux
lymphatiques, bien qu’elle existe dans les
artères et dans les veines. Mascagni n’admet pas
non plus de fibres musculeuses dans les vaisseaux
lymphatiques, tandis que Schreger croit qu’il y
en a de circulaires dans le canal thoracique de
l’homme et de quelques animaux (r). Soemmering
est du même sentiment, tandis que Rudolphi déclare
n’avoir pu en découvrir, ni chez l’homme,
ni dans plusieurs grands quadrupèdes. Cette tunique
extérieure, considérée comme fibreuse par
les uns et comme musculeuse par les autres, est
formée, suivant M. le professeur Cruveilhier, par
du tissu jaune élastique , ou tissu dartoïde, à la
présence duquel les lymphatiques doivent la faculté
de se laisser distendre à un haut degré sans se
rompre, puis de revenir sur eux-mêmes , pour reprendre
leur calibre ordinaire. M. Cruveilhier
fait remarquer que la membrane externe des vaisseaux
lymphatiques est souvent couverte de tissu
(t) Fragm. anat. et phys., fase. 1; Leipzick, 1791.