Suivant M. Fohmann(i), le cordon ombilical,
outre ses vaisseaux sanguins, ne consiste qu’en
un plexus de vaisseaux absorbants , tellement serré
qu’on ne peut y enfoncer une aiguille sans
en toucher un. Pour remplir le plexus ombilical,
il suffit d’en percer la gaine avec une lancette bien
effilée, puis d’y injecter du mercure au moyen d’un
tube. L’injection s’opère plus facilement dans les
endroits ou la gélatine de Warthon est plus abondante
(2). Suivant le même anatomiste, ce serait
se donner des peines inutiles que de chercher à
découvrir des valvules sur les vaisseaux du placenta
et du cordon ombilical. C’est peut-être à cela qu’il
faut attribuer l’apparence toute particulière de
ces vaisseaux, laquelle diffère un peu de celle qu’ils
ont sur d’autres tissus, et cette apparence suffit
pour faire élever des doutes sur leur nature. C’est
au moins ce que nous a dit M. Panizza, et ses doutes
11e nous paraissent pas dénués de fondement.
M. Fohmann n’a jamais vu se détacher du réseau
du cordon ombilical aucun vaisseau allant se ramifier
sur l’amnios, et très rarement il a rencontré
des branches de ce même réseau qui pénétrassent
dans le parenchyme du placenta. Il présume pourtant
que plusieurs parviennent jusqu a la face utérine
de cet organe, et que là elles s’unissent à d’autres
lymphatiques.
(1) Loco cltato, p. 24.
(2) P. î5.
Une circonstance qui tend cependant à prouver,
suivant lui, que le mercure injecté sous la gaine
du cordon ombilical est bien contenu dans des vaisseaux
lymphatiques, c’est qu a l’endroit où le plexus
de ces vaisseaux passe du cordon ombilical dans
la région abdominale du. foetus, les ramifications
superficielles deviennent, à quelques lignes de distance
de l’anneau ombilical, si déliées, qu’alors
meme qu’elles sont remplies de métal, il n’est
plus possible de les distinguer qu’au moyen d’une
forte loupe. Mais les vaisseaux regagnent en force
ce qu’ils perdent en capaeité, et l’on peut, sans
craindre aucune rupture, se servir du manche du
scalpel pour y pousser le vif-argent. Arrivés à l’anneau
ombilical, ils se dilatent un peu, et s’unissent
en partie au réseau serré de lymphatiques qui recouvre
la peau sous lepiderme, et dont la gaine
ombilicale est la continuation , tandis que le reste
se joint à des branches qui entrent sous la peau,
et qui, éloignées de quelques lignes de l’anneau
ombilical, produisent un tronc qui, en se prolongeant
circulairement, représente également un
anneau. De cet anneau partent des rameaux qui,
en suivant les veines extérieures de la paroi abdominale,
descendent entre la peau et les muscles,
vers les régions inguinales, passent sous les arcs
cruraux , vont se ramifier dans une glande iliaque,
et gagnent finalement le canal thoracique (1). L’in-
(l ) hoc. cil. , p. 27,