dans sa totalité, semble être pour ainsi dire double.
Du reste, les vaisseaux lymphatiques des mammifères
sont plus développés que ceux de l’homme,
au moins sous le rapport du volume de leurs troncs.
Leurs glandes sont aussi moins nombreuses, et
celles du mésentère présentent ceci de notable que,
très distinctes lés unes des autres chez les espèces
dont le canal intestinal a une grande longueur,
elles sont au contraire fort rapprochées chez celles
qui ont l’intestin court, de manière qu’il résulte
de leur réunion une masse commune et assez considérable,
improprement appelée pancréas d^4-
selli, du nom de l’anatomiste à qui l’on en doit
la découverte.
Ainsi, à mesure que l’organisation devient plus
compliquée, le système lymphatique lui—meme se
perfectionne et acquiert pour ainsi dire, une existence
plus indépendante : il perd graduellement
l’apparence celluleuse et plexiforme, pour prendre
celle d’un ensemble de véritables canaux; ses
valvules se développent/ses ganglions apparaissent,
se multiplent ; enfin ses connexions avec le
système veineux finissent par se réduire presque à
celles qui sont indispensables pour permettre le
versement de son contenu dans le torrent de la circulation.
Parmi les mammifères , nous indiquerons les
cétacés, dont les ganglions du mésentère offrent
des particularités dignes de remarque. Nous avons
eu plusieurs fois 1 occasion de les examiner et de
les étudier sur les dauphins. Abernethy a depuis
long temps signalé une disposition que nous n’avons
pas reconnue dans ces ganglions. L ’injection
des vaisseaux sanguins du mésentère lui fit voir
une communication entre eux et une poche située
au centre des ganglions, et où arrivait la matière
poussée par les artères. Les parois de ces poches
seraient formées, selon Abernethy, par un entrelacement
d’artères, de veines et de vaisseaux lymphatiques
, qui tous s’y aboucheraient par des orifices
manifestes; Les vaisseaux lactés ayant été distendus
par du mercure| on vit le métal s’épancher
dans la bourse du ganglion et en distendre les
parois. Cependant il pouvait sortir par d’autres
ouvertures et aller d une poche à une autre par
l’intermédiaire de vaisseaux lymphatiques. Il paraîtrait
aussi, d’après la déclaration d’Abernethy,
que dans ces ganglions les vaisseaux sanguins communiquent
largement entre eux et avec les vaisseaux
lymphatiques. Nous regrettons aujourd’hui
de n’avoir pas poussé assez loin nos recherches
lorsque nous avons eu l’occasion de le faire; mais
elle se représentera, et nous chercherons alors à
éclaircir ce qu’il y a d’obscur sur ce point d’anatomie.
En effet, l’exposé d’Abernethy ne satisfait
nullement ( i ).
(t) Phitosopli. Transact., 1796.