presque jamais dans ses veines? Pourquoi, lorsque
l’injection faite par les afférents apparaît dans la
veine et non dans les efférents, rend-on ceux-ci visibles
sur-le-champ, en empêchant le cours du
mercure dans la veine , et de même la veine apparente,
en empêchant le métal de passer dans les
efferents, le tout sans extravasation ? Gomment expliquer
par une extravasation que Je métal passe
ou par la veine ou par le vaisseau efférent suivant
quon bouche l’un ou l’autre? Pourquoi enfin le
phénomène a-t-il lieu plus fréquemment dans certaines
glandes que dans d’autres, et s’observe-t-il
surtout, par exemple, dans celles qui avoisinent
la veine cave ?
Quant à la seconde hypothèse, qui appartient à
M.Fohmann, celle de l’aboutissement des lymphatiques
dans les veines intra-glandulaires, elle n’est
admise que pour expliquer le fait, et l’observation
directe ne l’a jamais démontrée. Elle aurait, suivant
quelques anatomistes modernes, conduit M. Foh-
mann à des erreurs qu’ils ont cherché à rectifier; car
ayant vu l’injection des lymphatiques afférents du
pancréas d Aselli, dans le phoque et le chien, passer
toutentiere dans des veines, sans mettre en évidence
aucun lymphatique efférent, il conclut de là que
ces derniers manquent tout-à-fait au pancréas d’A-
selli, et qu’il y a des glandes lymphatiques dépourvues
de vaisseaux efférents, n’ayant que des
veines pour ramener tous les liquides qui affluent
dans leur intériem\ Or Rosenthal (1), dont les observations
ont été confirmées par M. Rudolphi (2)
et par M. Knox (3), a reconnu que, de la masse
commune des ganglions du phoque, part un gros
vaisseau lymphatique efférent, auquel on a depuis
donné le nom de ductus Rosenthalianus. La
même remarque a été faite sur le chien par M. Pa-
nizza. D’ailleurs , si l’hypothèse de M. Fohmann
était réellement fondée, non seulement le phénomène
devrait toujours avoir lieu, du moins
pour les glandes identiques , mais encore il devrait
se représenter quand on opère en sens
inverse, c’est-à-dire quand on cherche à faire
passer l’injection des veines dans les vaisseaux
lymphatiques. Gr M. Panizza, qui a singulièrement
multiplié les recherches sur ce point,
comme sur tous ceux qui se rattachent àla question,
n’a jamais vu, ni chez l’homme, ni chez les reptiles,
les injectiôns poussées par les veines s’introduire
dans les vaisseaux lymphatiques. Il a vu seulement
sur deux anses de l’intestin grêle du porc, que le
mercure, à l’aide de la pression du doigt, s’introduisait
dans quelques lymphatiques ; que, poussé dans
la veine porte, il pénétrait avec facilité dans les lymphatiques
du foie, excepté chez les reptiles ; qu’en-
fin , de la rate, des reins, des testicules et des par-
(1) Nov. act. nat. car,, t, i 5, p. 2. *
(2) Physiol.,'t. 2 , p. 241.
(3) Edinb. tried. surg. journ. ; juillet, 1S21,