lunie s’oppose à ce que, dans letat normal et habituel,
ils s introduisent dans les vaisseaux lymphatiques.
La présence du sang dans ceui-ci n’a
jamais été conclue que de leur couleur rouge;
mais cette couleur pouvait dépendre de l’absorption
d’un liquide tenant en dissolution les matériaux^
décomposés du sang et notamment son
principe colorant. Tout au plus serait-on admis à
supposer que l’état morbide intervertit quelquefois
le cours ordinaire des choses à cet égard,
comme on voit sur certains cadavres les injections
passer des artères dans les lymphatiques,
quoiqu’il n’y ait point de communication patente
entre ces deux ordres de vaisseaux. Quant au pus,
les mêmes raisonnements Jui sont applicables;
les lymphatiques peuvent absorber du pus décomposé
et dissous ; mais le pus en nature ne saurait
s y frayer accès ; les globules qu’il contient, et qui ,
d’après M. Weber, sont pour la plupart doubles
de ceux du sang, s’y opposent.
Que conclure maintenant de toutes ces expériences,
de toutes ces observations, en partie concordantes
, en partie aussi contradictoires ?
Il y a d’abord deux faits non contestés. Le premier
est que les lymphatiques du mésentère *absi
peu de différence entre la lymphe et le sang qu’il serait difficile de les
distinguer. Cela est vrai, dans tous les cas, si l’on n’a égard qu’à la composition
chimique; mais la présence des globules rouges distingue constamment
le sang du chyle : seulement elle ne peut être constatée qu’avec le
microscope, et il ne faut pas se borner à juger d’après la couleur.
sorbent, dans les intestins remplis du produit de
la digestion, non pas le chyle lui-même, mais les
matériaux organiques de ce liquide, quelquefois
aussi des substances étrangères non altérées, mais
toujours au moins à l’état de dissolution, comme
certains sels , ou de division extrême, comme les
corps gras. Le second est que les lymphatiques de
toutes les parties du corps ramènent au coeur un
sang qui diffère surtout de celui qu’apportent les
artères en ce qu’il ne contient plus de globules
rouges; or, puisqu’on n’a pu jusqu’à présent
découvrir, malgré nos puissants moyens de grossissement,
aucune communication entre leurs origines
et les artères, ni les veines, ils ne peuvent
s’emparer de ce liquide que par voie de ce qu’on
est convenu d’appeler absorption, c’est-à-dire de
ce phénomène organique dont nous connaissons
les effets sans en avoir aperçu la cause.
Quant à la question de savoir si la faculté absorbante
n’appartient qu’aux lymphatiques seuls,
ou si ces vaisseaux la partagent avec les veines,
elle me paraît moins difficile à résoudre qu’on ne
l’a pensé. Je n’alléguerai point les animaux dépourvus
de système lymphatique, et qui n’en absorbent
pas moins bien, car il serait téméraire de
fonder aucune induction sur des organismes si
différents de celui des animaux vertébrés. Je n’invoquerai
pas non plus la résorption de certains
épanchements cérébraux, ni celle qui s’opère, à