grosse veine : en voyant paraître le mercure dans
cette dernière, on conclut que les lymphatiques
efférents s’abouchent avec elle ; cependant, ils
poursuivent leur route, et le mercure a été apporté
par la veinule née au milieu d’eux.
a0 Quelquefois aussi , dans les injections, il
sort de la glande une veinule qui, après un court
trajet, s’abouche dans une plus grande, et le mercure,
trouvant une libre issue, ne passe point dans
le conduit efférent, pour lequel alors on peut
prendre la veinule, ce qui porte à admettre un
vaisseau lymphatique s’abouchant dans les veines;
mais, si on lie cette veinule, et qu’on continue
à pousser du mercure, on le voit presque toujours
paraître dans le conduit efférent, qu’il suffit alors
de comparer avec elle, pour reconnaître la nature
de l’un et de l’autre.
Naguère encore on disait qu’à l’exception de la
substance du cerveau et de la moelle épinière, de
l’oeil et du placenta, etc., on trouvait des vaisseaux
lymphatiques dans tous les organes ( 1 ). On sait
aujourd’hui que M. Fohmann(2) a observé et injecté
de ces vaisseaux à la surface de l’encéphale,
dans l’épaisseur de la méningine, dans le
cordon ombilical et sur le placenta. M. Arnold
(1) Lauth, pag. 11.
(a) Anatomische und pkysiologische Untersuchungcn über das Auge des
Menschen ; Heidelberg, i 83a.
Vaisseaux absorbants du placenta et du cordon ombilical; Lié»e,
dit en avoir observé sur plusieurs tissus du globe
oculaire. E. Home (1) pense aussi que le petit
canal qui traverse la rétine au milieu de la tache
jaune est un vaisseau lymphatique. Ces deux
dernières assertions sont purement hypothétiques.
L’existence temporaire du cordon ombilical et
du placenta avait porté quelques anatomistes à
penser que ces deux organes devaient être dépourvus
de nerfs et de vaisseaux lymphatiques.
Home assure avoir observé les uns et les autres
sur le cordon ombilical d’un foetus de tapir (2),
et M. Fohmann (3) a décrit et représenté des
vaisseaux lymphatiques sur le cordon ombilical et
le placenta. Avant lui, Everhard, Pascoli, Needham,
Roeslin, Wrisberg et Uttini avaient parlé des vaisseaux
lymphatiques de ces organes; mais leur
voix fut peu écoutée, parce que les recherches
faites postérieurement par Hunter, Hewson,
Cruikshank, Mascagni, etc., avaient été vaines.
Les résultats négatifs de ces derniers anatomistes
out été invoqués à l’appui de l’absorption des
veines ; car le placenta et l’oeil étant supposés
dépourvus de vaisseaux lymphatiques, et une absorption
active s’opérant dans ces organes, il devenait
tout naturel de l’attribuer à d’autres, vaisseaux
qu’aux lymphatiques.
(1) Philosophical Transactions, 1798, p. 53a,
(a) Philosoph. Trans.
(3) Sur les vaisseaux absorbants du placenta et du cordon ombilical.