Un ouvrage moderne sur la physiologie, celui
de M. Burdach (i), présente les ganglions lymphatiques
comme formés d’une enveloppe celluleuse
assez ferme. Les vaisseaux lymphatiques, à leur
entrée dans ces glandes, s y divisent, dit l’auteur,
en une foule de rameaux, qui s’entortillent entre
eux et s’entrecroisent avec des ramuscules sanguins.
Ges vaisseaux se réunissent ensuite et sortent
par le côté opposé de la glande. G’est leur
entortillement qui fait que, quand on coupe un
ganglion, l’on croit apercevoir des cellules.
M. le professeur Cruveilhier n’exprime pas,
dans son ouvrage d’anatomie (2), d’opinion sur la
structure des ganglions, dans lesquels il voit des
espèces de confluents où se portent un certain
nombre de vaisseaux, et où ils se perdent en quelque
sorte pour se reconstituer ensuite. Il ajoute
que 5 dans ces corps glanduliformes , s’opèrent les
anastomoses les plus multipliées des vaisseaux lymphatiques.
M. Magendie a appelé l’attention des physiologistes
sur un fluide particulier contenu dans les
glandes lymphatiques, et qu’il désigne sous le nom
de fluide propre aux glandes mésentériques. Déjà
Malpighi, Warthon, NucL, Morgagni et Haller
avaient parlé de ce fluide. Suivant Bichat, il est
(1) Die Physiologie als Erfahrungswissenschaft, Fünfter Baria; Léipzig ,
i 835.
(2) Anat descript,, t. 3, p. 352; Paris , i 854.
d’une nature toute particulière, et ne peut être
comparé qu’à celui de la thyroïde ou du thymus,
lequel, comme ici, est extravasé, c’est-à-dire contenu
dans les intervalles des lobules de 1 organe.
Ses usages sont complètement ignorés (1). La
structure des ganglions lymphatiques du mésentère
est, suivant M. Magendie, fort peu connue;
beaucoup de vaisseaux sanguins les pénètrent,
leur sensibilité est assez vive, leur parenchyme
d’une teinte rose pâle, leur consistance faible. On
en extrait, en les comprimant entre les doigts,un
fluide transparent, inodore, qui na jamais été
examiné chimiquement , et qui est surtout abondant
au centre de ces corps. M. Magendie en a vu
une quantité remarquable dans les cadavres de
suppliciés (2 ) . «
Suivant ce physiologiste célèbre, les vaisseaux
sanguins et chylifères s anastomosent ensemble
dans leurs glandes, et s’y réduisent en canaux d une
extrême ténuité, communiquant entre eux sans
qu’on sache avec exactitude comment ils y sont
disposés.
M. Lauth dit que le fluide des glandes mésentériques
est contenu dans les vaisseaux de 1 organe, et
non dans le tissu cellulaire. Il en a trouvé un semblable
dans tous les ganglions. Le fait est vrai, mais
nous pouvons affirmer que le liquide est en plus
(1) Anatomie générale, t. 2, p. 47* > édit. deM. Blandin, Paris, i83i.
(2) Précis élémentaire de physiologie, p. >7^> édit.; Paris, i833.