grande quantité dans les glandes mésentériques.
Sur quelques ganglions , la disposition plexi-
forme des vaisseaux lymphatiques est plus distincte
que sur d’autres, et l’on voit si clairement le
pelotonnement des vaisseaux, qu’on croirait l’organe
formé exclusivement par eux et par du tissu
cellulaire. C’est ce que nous avons plusieurs fois
remarqué, et c’est ce qu’avant nous Soemmering
et M. Lauth avaient observé. On conserve, dans
le musée de Strasbourg, une préparation qui
prouve bien que les glandes lymphatiques ne
sont que des plexus réunis par du tissu cellulaire
: c’est une glande parfaitement remplie de
mercure et qui, avant l’injection, n’avait aucun
aspect glanduleux ; il n’y paraissait que quelques
troncs lymphatiques longeant les vaisseaux iliaques.
Le mercure les ayant pénétrés, on vit un
réseau de vaisseaux lymphatiques de différentes
grandeurs, repliés les uns sur les autres (i).
L’apparence celluleuse des ganglions ne doit
pas, selon M. Lauth, faire croire à l’existence de
cavités ; elle résulte de la dilatation des vaisseaux
lymphatiques, en forme de chapelet, comme on
le voit, sur les veines du pénis, ainsi (Jue Béclard
en a fait la remarque.
Nos propres recherches nous portent à ne point
admettre, dans la structure des ganglions, des ca-
( I ) Libr, c i t j). 28.
vités distinctes de celles des vaisseaux eux-mêmes.
L’existence de cellules supposerait la nécessité de
leur communication avec les vaisseaux, et conséquemment
le dépôt de la lymphe ou du chyle dans
ces espèces de réservoirs. Dès lors, il faudrait
aussi, pour que les liquides pussent être repris,
que de nouveaux vaisseaux naquissent des ganglions,
afin de les porter dans le canal thoracique.
S’il en était ainsi, les injections au mercure devraient
constamment produire l’épanchement du
métal dans les cavités des glandes, dont la distension
serait une grande difficulté au passage du mercure
dans les vaisseaux efférents et le canal thoracique.
Si l’on pouvait rigoureusement démontrer que
les cellules des ganglions sont situées en dehors
des vaisseaux lymphatiques , elles donneraient
l’explication du passage du mercure des vaisseaux
afférents dans les veines parallèles aux vaisseaux
efférents, et dès lors on ne pourrait plus
croire à une rupture dans le tissu du ganglion,
comme on l’avait dit à l’occasion des observations
de Meckel l’ancien, lorsqu’il fit connaître ce passage
du tissu des ganglions dans les veines situées au-
dessus d’eux et communiquant avec eux (1).
De nouvelles lumières étant nécessaires sur ce
(1) Joannis Friderici Meckel, Nova expérimenta et observations de
fmibus venarcOmac vasor. lymphat. in ductus visceraque excretoria corporis
humani ejusdetnqtic structurée ulilitate ; Berlin, 1772.