minue, le tissu cellulaire environnant s’infiltre,
et bientôt on voit se former de petites vacuoles
remplies de pus. À mesure que la quantité de ce
liquide augmente, les cloisons inter-alvéolaires
s’amincissent et finissent par disparaître; l’enveloppe
extérieure seule résiste, et on la voit au
bout d’un certain temps former une poche unique,
dans laquelle se trouve un pus b anc, odeur fade
et consistance variable.
Dégénérescences des vaisseaux lymphatiques et
des ganglions.
Tubercules. — Le système lymphatique est peut-
être celui dans lequel se dépose le plus souvent la
matière tuberculeuse. On la trouve renfermée jusque
dans la cavité des vaisseaux lymphatiques; sans
doute cette dernière disposition est rare , mais cependant
elle a été observée. A l’examen du cadavre
d’un phthisique mort dans le dernier degré de marasme,
M. Cruveilhier (i) reconnut l’existence de
plaques tuberculeuses sous-péritonéales; les ganglions
mésenté'riques étaient blancs et durs, les
vaisseaux lymphatiques qui s’y abouchaient, blancs-
jaunâtres, durs, résistants, et remplis d’une matière
tuberculeuse. En ouvrant ces vaisseaux, on
faisait sortir une substance caséiforme, après l’éva-
(1) Anatomie pathologique du corps humain, ?.9 Iivr.; Paris, i 85o,
pî. l re, fig. 1 et 2.
cuation de laquelle les ouvertures restaient béantes
et visibles à l’oeil nu.
M. Andral(i), en faisant des recherches sur l’état
anormal du système lymphatique, prétend avoir
eu l’occasion de constater la présence delà matière
tuberculeuse à l’intérieur même des vaisseaux lymphatiques.
Une femme étant morte d’un cancer utérin,
on trouva dans l’abdomen des ganglions endurcis
auxquels venaient se rendre un grand nombre
de vaisseaux lymphatiques. Ces vaisseaux offraient
de distance en distance des points blancs, formés
par une matière de couleur blanche, de consistance
médiocre, et s’écrasant facilement sous le
doigt. Le conduit thoracique renfermait plusieurs
amas de cette matière grumeleuse ; quelques uns
avaient le volume d’une noisette ; du reste , les parois
du conduit, aussi bien que celles des ramifications
n’étaient le siège d’aucune altération appréciable.
La coïncidence de la dégénérescence cancéreuse
de l’utérus avec le dépôt de la matière blanche
dans les lymphatiques, pourrait faire naître quelques
doutes sur la véritable nature de la dégénérescence,
si l’on ne connaissait le talent d’investigation
que possède le professeur auquel on doit cette
observation.
Les ganglions lymphatiques sont bien plus susceptibles
que leurs vaisseaux d’éprouver la dégénérescence
tuberculeuse; ils ne paraissent pas y être
(i) Précis d'anatomie pathol., vol. ! , p, 4 '■ 9-