162
Report. 31 ,8a
Extrait de viande, lactate sodique et chlorure sodique.
. ; & . • . . . . v.' . • • . i6,oa
Matière extractive, soluble dans l’eau, insoluble dans
l’alcool, avec carbonate et très peu de phosphate
sodique.......................................... 2>7°
Albumine. 55,a5
Carbonate et un peu de phosphate calcique. . . 2,76
■ 98.61
Passons maintenant à la lymphe proprement dite,
au liquide contenu dans les lymphatiques généraux.
On a tellement abusé du mot de lymphe en
médecine, qu’il a presque perdu toute signification
précise. On s’en est servi pour désigner une foule
d’exsudations albumineuses ou fibrineuses, soit
limpides, soit purulentes , tantôt coagulables, et
tantôt non concrescibles, en un mot tous les liquides
quinesont manifestement ni du sang, ni du
pus, et dont on ne prenait pas la peine d’examiner
ni la nature, ni l’origine. Dans ces derniers
temps seulement, des esprits plus exacts ont exclu-*
sivement appelé lymphe le liquide contenu dans
le système lymphatique, et alors ce fluide n est
nommé chyle que lorsqu il contient les produits
de la digestion.
Nous adoptons cette dernière interprétation, et
de cette manière : i° nous rejetons l’application
qu’on avait faite du mot lymphe au sérum du sang,
à la sérosité qui lubrefie les cavités sereuses, soit
splanchniques, soit cellulaires; a0 nous ne considérons
comme véritable lymphe que celle qu’on
recueille dans les vaisseaux lymphatiques proprement
dits, attendu que celle qu’on prend dans
le canal thoracique, même après quelque temps
d’abstinence, se trouve encore altérée par une petite
quantité de substancesdu dehors, que les chylifères
ontpuisées dansl intestin. Mais commeilestdifficile
de se procurer, dans les vaisseaux lymphatiques
proprement dits, une suffisante quantité de lymphe
, on a èoutume de se servir du liquide contenu
dans le canal thoracique d’un animal que l’on a
tué après une abstinence de quatre à cinq jours.
La lymphe, ainsi obtenue, offre une couleur
rosée, légèrement opaline; elle a une odeur manifestement
spermatique, une saveur salée, et
une viscosité légère; sa pesanteur spécifique
est a celle de 1 eau distillée comme 1022, 28 à
1000,00 (1).
M. Magendie l’a vue offrir des variations assez,
remarquables de coloration ; quelquefois d’une"
teinte jaunâtre décidée, d’autres fois d’un rouge
garance. Plusieurs physiologistes ont prétendu
qu’elle était incolore, peu odorante, peu sapide.
Abandonnée à elle-même, elle se coagule, sa
teinte rosée se fonce un peu, et on voit insensiblement
se développer, dans la masse coagulée, un
(*) Magendie, Physiol., II, p. 178.