Les valvules des vaisseaux lymphatiques, découvertes
par Rudbeck (i) et par Bartholin (2), décrites
et représentées avec plus de soin par
Ruysch (3), ont été examinées par un si grand
nombre d’hommes célèbres, tels que Nuck (4),
Cruiksbank (5), Hewson (6), Mascaghi (7), Foh-
mann, Lauth, Panizza, etc., que ce point d’anatomie
semble ne laisser ni lacune ni incertitude
dans la science. Bien que Thomas Bartholin (8)
eût observé et décrit les valvules des vaisseaux
lactés, c’est cependant à Ruysch (9) que l’on en
doit la première bonne description. Avant lu i,
Pecquet(io) les avait entrevues dans le canal thoracique
; mais la découverte de celles des vaisseaux
lymphatiques appartient à celui-ci. Rudbeck les
fit représenter, avec les vaisseaux eux-mêmes, sur
(1) Insid. struct., p. 91-128.
(2) Vasa tymphat. brutor., p. 46, etc.
(3) Ditucidatio valvul. in vasis lymph,, etc.; La Haye, i 665, in-4®,
cum figuris. ,
(4) Adenographia , etc., cap. 6 , p. 61.
(5) Anat. des vaiss. absorb, du corps humain, trad, de Petit-Radel,
p. i 36.
(6) Experimental inquiries, containing a description of the lymph, syst.
in the human subj., etc.
(7) Vasor. lymphaticor. corp. hum. historia et iconographia. Senis,
1787.
(8) De vasis lympliaticis, cap. V, metbodica vasor. lymphaticor. descrip
|io; Lugd. Batav., 1669.
(9) Dilucid. valvular, in vas. lymph.-, La Haye, i 665. (Voyez la
•collection de Mauget.)
(10) Expérimenta nova anatomica, Paris, i 65i, in-4*.
deux planches qui parurent en i 653; trois ans
auparavant il les avait vues pour la première fois
en Hollande. Vues et revues par tous les anatomistes
qui ont cherché à perfectionner l’histoire
des vaisseaux lymphatiques, surtout par Masca-
gni, elles ont été représentées constamment de
la même manière, et comme dépendantes du repli
de la membrane interne. Il était bien étonnant que
tous s’accordassent sur un fait matériel, et qu’un
physiologiste moderne fût le seul qui eût vu différemment.
Ayant introduit un tube chargé de mercure
dans un vaisseau lymphatique, entre le premier
et le second os du métatarse, nous avons
obtenu non seulement l’injection des vaisseaux
lymphatiques de la jambe et de la cuisse, mais
encore celle des ganglions du pli de l’aine, de la
région iliaque et des troncs nombreux, considérables,
placés dans la même région, en connexion
avec l’artère et la veine iliaques externes. Enfin le
mercure parvint jusque dans le canal thoracique.
Pendant l’injection , nous voulûmes, à
plusieurs reprises, nous assurer s’il était possible ,
soit avec le doigt, soit avec le manche du scalpel,
de faire descendre le mercure dans une direction
opposée à celle du sens des valvules, et nous reconnûmes
qu’à la jambe et à la cuisse on pouvait
le faire revenir de haut en bas, c’est-à-dire
(2) Prodromo délia grande analomia , seconda opéra postuma di Paolo
Mascugni; Firenze, 1819, p. 8.