ni sur l’observation, faite avec le microscope,
des parties transparentes des animauxvivants, telles
que les poumons de la grenouille et du lézard, les
membranes des ailes de la chauve-souris, les viscères
delà salamandre, etc. Notre sentiment est encore ici
en parfait accord avec celui du savant professeur
de Pavie, et nous tenons de M. Lauth lui-même
qu il na jamais, non plus, découvert de bouches
ou orifices aux vaisseaux lymphatiques.
Nous devons à l’amitié et à l’obligeance de M. le
professeur Tiedemann de posséder des échantillons
d’injections au mercure de presque tous
les organes dont M. Fohmann a représenté sur
ses planches la disposition des vaisseaux lymphatiques.
Les téguments intérieurs donnent, comme la
peau, naissance à une multitude de radicules lymphatiques.
Les membranes muqueuses étant dépourvues
d épithélium dansune assez grande partie
de leur surface , les origines rudimentaires de ces
vaisseaux sont presque à nu ou simplement enveloppées
par de la mucosité et du tissu cellulaire
lâche, qui les retient en rapport avec les extrémités
des vaisseaux sanguins ; circonstance éminemment
favorable à l’accomplissement de l’absorption.
Quelques différences se font remarquer dans la
disposition des radicules lymphatiques à la surface
des membranes muqueuses, suivant que celles-ci
sont ou ne sont pas pourvues d’épithélium. Dans le
premier cas, celte disposition se rapproche de celle
des vaisseaux lymphatiques du tissu cutané, et
dans le second cas on trouve des villosités qui ne
sont que des anses vasculaires plus ou moins saillantes
unies par du tissu lamineux et enveloppées
par de la mucosité, c’est-à-dire par un corps muqueux
ou véritable épiderme à l’état de fluidité.
Les couches distinctes et superposées des vaisseaux
lymphatiques et des vaisseaux sanguins dans
la peau, le deviennent beaucoup moins dans les
membranes muqueuses, principalement lorsqu’elles
n’ont pas d’épithélium et que leur surface est
hérissée de viliosités. Chacune de ces villosités est
en effet formée par des anses séparées de vaisseaux
lymphatiques et de vaisseaux sanguins.
Bien que cette disposition stratifiée des vaisseaux
sanguins et des vaisseaux lymphatiques soit moins
marquée qua la peau, cependant on peut encore
la reconnaître sur un grand nombre de points des
surfaces muqueuses. M. Fohmann s’est assuré que
les vaisseaux lymphatiques dépassent les vaisseaux
sanguins comme à la peau , de manière à former
à la fin une couche qui recouvre la surface interne
des membranes muqueuses (1). Les vaisseaux
lymphatiques des membranes muqueuses
sont, comme ceux du derme, dépourvus de valvules;
ils présentent des dilatations plus ou moins
(1) Fohmann, lies membranes muqueuses, p. 9.