jection directe du cordon ombilical nous a fait
reconnaître l’existence de vaisseaux lymphatiques
dans cet organe ; mais nous sommes parvenu plusieurs
fois à des résultats semblables en injectant
les lymphatiques du foie : alors nous en’ avons vu
qui se portaient, le long de la veine ombilicale,
jusque dans le cordon et le placenta.
Puisque nous parlons de l’origine des lymphatiques
au placenta et au cordon ombilical, nous
devons faire mention des vaisseaux situés entre
l’utérus et la membrane caduque, lesquels ont
été considérés par notre savant ami, M. le professeur
Lauth, comme de véritables vaisseaux lymphatiques
( 1 ). Si l’on examine un utérus dans l’état
de gestation, et si l’on cherche a séparer doucement
le placenta d’avec la membrane caduque, on
aperçoit des filaments multiples, especes de trac-
tus très déliés, allant d’une surface à l’autre , lesquels
sont transparents et canaliculés. Ces conduits
capillaires ne peuvent être injectés ni par les
vaisseaux de la membrane caduque, ni par ceux
du placenta. Cependant un tube très fin, introduit
dans l’un d’entre eux, permet de distendre par l’injection,
tantôt les vaisseaux de la membrane caduque
, tantôt ceux du placenta. Suivant M. Laüth,
ces vaisseaux sont de deux ordres : les uns appartenant
à la membrane caduque et conséquemment
(i) Considérations sur la connexion du placenta avec l’ utérus. (Voj. notre
Répert. d’anat., t. i, p, 77O
à l’utérus, et les autres au placenta. Ces canaux
ne sont pas des vaisseaux sanguins, quoiqu’ils
communiquent, les uns avec les vaisseaux sanguins
de la membrane caduque, par leurs extrémités,
et les autres avec ceux du placenta, par des orifices
garnis de valvules, qui empêchent l ’injection de
rétrograder. Les filaments ne sont pas rameux,
et pourtant M. Lauth les regarde comme des vaisseaux
lymphatiques. Ils ne paraissent pas être liés
au système lymphatique général; cet isolement
exceptionnel leur donne un caractère particulier,
et semble jeter du doute sur leur nature lymphatique,
doute déjà élevé par M. le professeur Carus,
dans une note critique sur ces vaisseaux. La science
ne possède donc pas sur ce point tout ce que l’on
doit désirer.
Les raisonnements de M. le professeur Lauth,
tout spécieux qu’ils puissent paraître, n’avaient
pas, aux yeux des anatomistes, la rigueur démonstrative
exigible. M. Lauth dit qu’il n’existe
pas de communication directe entre les vaisseaux
utérins et ceux du placenta, que les cellules où le
sang serait épanché n’existent pas non plus, et
que la seule communication que l’on puisse admettre
entre la mère et le foetus, est celle par des
vaisseaux lymphatiques, dont les uns se terminent
dans les vaisseaux du placenta, et les autres dans
ceux de la membrane caduque. Ces vaisseaux, par
leur terminaison au système vasculaire sanguin de