l’un de ces organes, paraissent être greffés à
leurs origines sur ceux de l’autre, de telle manière
que ceux qui naissent sur les vaisseaux utérins et
qui finissent aux vaisseaux du placenta , viennent
extraire du sang de la mère des matériaux pour
les porter dans le sang du foetus ; d’un | autre
côté, les radicules lymphatiques greffées sur les
vaisseaux du placenta, se terminent dans les vaisseaux
utérins , pour servir à sécréter du sang du
foetus les matériaux qui ne peuvent plus lui être
utiles, et les verser dans le système veineux de
la mère. Nous nous empressons de reconnaître ce
que cette théorie peut avoir d’ingénieux; mais cela
ne suffit pas, parce qu'au]ourd’hui, plus que jamais,
la physiologie prend pour base des faits bien
démontrés et incontestables, et nous trouvons les
idées de M. Lauthtrop hypothétiques (1).
Depuis la publication de ce mémoire, M. Lauîh
a fait de nouvelles recherches qui n’ont, pas tardé
à lui démontrer qu’il s’était trompé, et il s’est
empressé de publier l’aveu de son erreur (2). Celte
conduite n’est pas seulement celle d’un homme
d’honneur , mais elle est celle d’un ami de la
science, pour qui la vérité est le premier des
intérêts. C’est un bel exemple qui honore le caractère
du savant et habile professeur de Stras-
(1) Considér. anatom. et physiot. sur ta connexion du placenta avee l’utérus,
etc. ; Répert. d’anat., 1 . 1,
(2) Nouveau manuel de l’ anatomiste, 2e édition , p. 599 ; Paris, i 835.
bourg*. Nous n’avons donc rapporté cette circonstance
de la prétendue existence des canaux utéro-
placentaires que comme devant servir à l’histoire
de l’anatomie et pour qu’on n’ait plus à s’occuper
de ces prétendus vaisseaux lymphatiques.
Le tissu cellulaire est à nos yeux le point principal
d’où les vaisseaux lymphatiques surgissent;
c’est le sol dans lequel leurs racines s’implantent
et dans la profondeur duquel elles se ramifient,
avec des caractères et des formes particulières.
Si nous voyons des vaisseaux lymphatiques
sortir de la substance de beaucoup d’organes, c’est
que le tissu cellulaire en constitue la base, la trame
première. En effet, les organes dans la composition
desquels ce tissu n’entre point, ne donnent
naissance à aucun lymphatique ; tels sont les ongles,
les cornes, l’épiderme, les cheveux, l’émail
des dents, etc.
M. Gruveilhier dit qu’il est vraisemblable que le
tissu cellulaire et les membranes séreuses, avec lesquelles
ce tissu a tant d’analogie, sont formés
par des vaisseaux lymphatiques (1). Mascagni avait
déjà dit que tous les tissus blancs sont constitués
par des vaisseaux lymphatiques, mais il a par trop
généralisé, ,
Voici ce que rapporte, dans un ouvrage nouveau,
un des anatomistes les plus habiles de notre
époque, M. Arnold, professeur à l’université
(>) Anat. descript., t. 3 , p. 35o; Paris, i 854.