Le second procédé consiste, suivant Mascagni,
a verser dans la cavité d’une membrane séreuse
de l’eau colorée; bientôt les lymphatiques s’en
remplissent, et le liquide passe successivement
des rameaux vers les branches et les troncs de
ces vaisseaux. On dira peut-être que la preuve
n’est pas suffisante , parce que le tissu séreux
s’est imbibé comme une éponge, ou que c’est
en dehors de la membrane que le fluide est
entré dans le vaisseau ; d’auttes encore pourront
attribuer la présence du fluide coloré dans
les vaisseaux lymphatiqués à un phénomène d’endosmose,
sans qu’il soit besoin de la présence
du vaisseau dans l’épaisseur même de la membrane.
On pourrait repondre que les membranes
sereuses sont, au dire de beaucoup d’anatomistes
célèbres, constituées par du tissu cellulaire,
qu’ils regardent comme essentiellement formé par
les vaisseaux lymphatiques. Nous tournerions ainsi
dans un cercle vicieux, d ou les observations sur
l’anatomie de structure pourraient seules nous
faire sortir, mais la science n’offre pas ici le degré
de précision et de certitude que nous devons désirer.
Arrêtons-nous, et espérons qu’on parviendra à
répandre quelque lumière sur toutes ces questions
importantes d’histologie , véritable anatomie médicale,
sans laquelle la physiologie n’existe pas, non
plus que l’anatomie pathologique.
Morgagni a observé , sur le cadavre d’un enfant
de quatorze ans, que du lait épanché dans la cavité
du péritoine avait passé dans les rameaux lymphatiques
les plus déliés de cette membrane séreuse, et
qu’il était parvenu jusque dans le canal thoracique.
Diverses liqueurs colorées, injectées dans la plèvre,
le péritoine, etc., d’animaux vivants, par
MM. Chaussier, Dupuytren , Ribes , etc., ont pénétré
rapidement les vaisseaux lymphatiques, et
sont arrivées jusque dans le tronc principal de ce
système vasculaire.
Nous avons plusieurs fois trouvé, dans les hôpitaux,
à l’ouverture des cadavres, un liquide rouge
dans les vaisseaux lymphatiques, lorsqu’un épanchement
sanguin s’était fait pendant la vie dans la
cavité d’une membrane séreuse, et principalement
dans la plèvre. Nous en dirons autant
pour le pus, et surtout pour le pus séreux, comme,
par exemple, celui des péritonites puerpérales.
Mais des expériences nouvelles en physiologie sont
venues démontrer que ni le sang, ni le pus ne peuvent
entrer de toutes pièces, et par la voie de
l’absorption, dans les vaisseaux lymphatiques.
M. Fohmann dit que les vaisseaux lymphatiques
sont d’une grande finesse dans les tissus séreux,
et deviennent plus forts dans les couches sous-jacentes,
où ils présentent çà et là des dilatations,
puis de petits troncs pourvus de valvules. Les
membranes séreuses où l’on peut le plus facilement
injecter et de'montrer la présence et la disposition