se fait que le chyle varie de propriétés à mesure
qu’il reçoit la lymphe qui vient s’y ajouter; comment
il devient coagulable, propriété que lui donne
la lymphe commune ; comment il devient rosé, ce
qui dépend des lymphes spéciales dont on vient
d’analyser la formation.
Ainsi, pour connaître le chyle, il faut le prendre
à l’origine même des lymphatiques de l’intestin
grêle; plus loin, ce n’est plus qu’un mélange.
Le chyle des premiers lymphatiques qu’on observe
près du tube intestinal, pris sur un animal
carnivore au moment de la digestion, est laiteux,
un peu visqueux, ne se coagule pas et ne se colore
pas à l ’air; vu au microscope, il offre en outre de
larges gouttelettes graisseuses, faciles à distinguer
des globules très réguliers et en grand nombre,
d environ 1/000 de millimètre, comme ceux du lait.
Pris dans le réservoir de Pecquet, le chyle offre
les mêmes caractères, mais on y remarque des globules
analogues à ceux du sang pour les dimensions
; c est du moins ce que le liquide pris sur
des lapins a présenté plusieurs fois.
§ V I I I . D é v e l o p p e m e n t n u s y s t è m e l y m p h a t iq u e
ET DE SES niFEÉRENCES SUIVANT LES AGES.
Si la connaissance du système lymphatique complètement
développé, chez les animaux supérieurs,
laisse encore beaucoup à désirer, puisque, somme
totale, le peu que nous savons à son égard renferme
un nombre considérable d’erreurs et d’inexactitudes,
nous sommes dans une ignorance profonde sur
la manière dont se développent ses parties. Celui
qui voudrait, comme on l’a fait si souvent, donner
pour des vaisseaux lymphatiques les inégalités de
surface, les illusions d’optique produites par de
forts grossissements mal employés et des figures
imaginaires, pourrait aisément, ainsi que l’a déjà
fait en partie Rolando, trouver tout un système
de vaisseaux de ce genre jusque dans le blastoderme
lui-même; mais chacun sent quels seraient
les inconvénients d’une semblable manière d’agir,
et il vaut mieux avouer sa complète ignorance,
que de se bercer de chimères créées par notre
fantaisie. Convenons donc franchement que cette
partie importante de l’organisation animale n’a
été, autant dire, point examinée dans le foetus (1).
Les glandes lymphatiques de l’aisselle et de l’arcade
crurale s’aperçoivent déjà au sixième mois. N
Il paraît que celles du canal intestinal ne deviennent
visibles que plus tard.
M. Fohmann a décrit d’une mani ère très sommai re
un réseau vasculaire particulier qui occupe toute la
surface interne du chorion du cheval, se répand sur
1 allantoïde, et se termine dans la gaîne du cordon
ombilical. Il a découvert, dans le foetus des ser-
(i) Handbuch der Entwichelungsgescliiclite des Menschen, G. Valentin
; Berlin, i 835.