de Zurich (1). Les observations microscojfiques
sur la nature du tissu cellulaire ayant paru trop
contradictoires à M. Arnold, il a entrepris de faire
lui-même des recherches et des expériences. Ce
fut à son grand étonnement qu’il vit le tissu cellulaire
des environs du globe oculaire, soumis à l’observation
sous un verre d’un faible grossissement
(de 3o, /j8, 75 fois), offrir des réseaux de vaisseaux
lymphatiques superposés, se confondant entre
eux, et unis à des globules graisseux en quantité
plus ou moins considérable. Ces réseaux de vaisseaux
lymphatiques étaient traversés par d’autres
réseaux de vaisseaux sanguins , autour desquels
les premiers étaient très serrés. L’étonnement de
M. Arnold fut d’autant plus grand qu’il ne s’attendait
pas à trouver une pareille disposition, et que
son esprit était prévenu contre l’opinion de Mas-
cagni.~
M. Fohmann, d’un autre côté, est parvenu
au même résultat par l ’injection des vaisseaux
lymphatiques du tissu cellulaire, ce qui certainement
paraîtra d’une grande valeur, lors de recherches
ultérieures. Suivant M. Arnold, la substance
molle, gluante, transparente, semblable à de l’albumine,
appelée tissu cellulaire ou tissu muqueux,
lie les différentes parties entre elles, les enveloppe,
et sert de base aux divers tissus du corps animal.
(1) Anatomische und physiologische Untersuchungen iiber das Auge des
Menschen ; Heidelberg, i 83a.
Ce tissu forme en sens divers une quantité innom
brable de canaux, qui s’entre-croisent et produisent
des réseaux; il constitue en outre une quantité considérable
de cellules, qui contiennent de la graisse,
de la sérosité ou d’autres liquides (1). Malgré l’importance
et l’intérêt de ces premières observations,
faites par des hommes d’un talent aussi élevé que
Mascagni, Fohmann, Arnold, etc.,elles ne peuvent
pas encore être enregistrées pour établir un principe
dans la science de l’organisme. La réserve est
d’autant plus fondée ici, qu’un homme d une grande
sagacité et d’un profond savoir, le professeur Muller
de Berlin, élève des doutes sur 1 exactitude des
observations de M. Arnold. Toutes ces expériences
sont autant de pierres d’attente, de points de départ
pour de nouvelles investigations. C’est par de nouveaux
travaux quelles pourront être bien appréciées
et définitivement jugées.
Deux procédés sont mis en usage pour démontrer
l’origine des vaisseaux lymphatiques sur les
membranes séreuses. Le premier est de piquer ces
feuillets avec l’extrémité d’un tube très fin, sans les
traverser; alors on voit le mercure les distendre et
former bientôt, par la multitude des filets vasculaires,
d’abord un réseau à mailles très fines et de
plus en plus serrées, puis une véritable lame d’argent,
où l’oeil ne distingue plus les compartiments
vasculaires, s’il n’est armé de verres grossissants.
(1) Lehrbuch der Physiologie des Menschen. Zurich, i836, in-8*.