surtout s’il faisait reposer sa manière de voir sur
des observations matérielles (1).
Comme Cruikshank, M. Lauth a eu l’occasion
d’examiner le corps d’une femme qu’une rupture
d’un sac anévrysmal de la crosse de l’aorte fit périr
peu d’heures après avoir fait un repas. Il trouva
les villosités intestinales distendues par le chyle,
et ayant la forme d’un ovoïde pointu, un peu recourbé
à son sommet. Ces villosités, soumises aux
plus forts grossissements des lentilles du microscope,
offrirent leur extrémité libre rugueuse, mais
jamais on ne put parvenir à y distinguer d’orifice
(2).
Depuis la publication de son Essai sur les vaisseaux
lymphatiques, en 1824, M. Lauth a continué
ses recherches sur les villosités intestinales ,
pour y apercevoir les orifices décrits par Lieber-
kuhn, Cruikshank, Bleuland et autres, mais sans
succès. U n’a jamais pu voir que des rugosités ou
des granulations à leurs extrémités, sans orifices
libres. Cependant, il a examiné des villosités dans
différents états, sur l’homme et le chien, les unes
vides, les autres à moitié remplies de chyle, d’autres
gorgées de ce fluide, et comparativement il en
(1) Prodromo delta grande anatomia, ch. 1. — Voyez aussi Fodeiâ,
Recherches expérimentales sur l’absorption et l’exhalation, etc.; Paris, 1824,
p. i 5.
(2) Essai sur tes vaisseaux lymphatiques, etc., p. 18; Strasbourg,
1823.
a vu d’injectées, tant sur l’homme que sur divers
animaux ( i).
Nous emprunterons à MM. Mu* er, Valentin,
Fohmann, et Treviranus, ainsi qu’au Traité de
Physiologie que notre ami, M. le professeur Arnold,
vient de publier, ce que la science possède
de plus récent sur l’histoire des villosités intestinales;
nous mettrons ainsi les personnes qui
voudront bien lire cet opuscule éphémère, fait
à la hâte dans l’espace de quelques jours, et sous
l’émotion d’un concours, au fait des plus récents
travaux ; le temps et les circonstances ne nous
permettant pas de nous livrer à des recherches
anatomiques.
Les origines des vaisseaux lymphatiques apparaissent
sous deux formes différentes dans les injections
mercurielles.
La première est celle de réseaux à mailles, tantôt
allongées, tantôt plus uniformes. Ces mailles
sont fréquemment plus petites que les lymphatiques
les plus déliés eux-mêmes, de sorte que ceux-
ci paraissent comme un réseau très serré et de construction
irrégulière. Les parties inégales du réseau
peuvent être considérées par un observateur inattentif
comme des agrégations de cellules , tandis
qu’elles ne sont que des inégalités et de petites
dilatations du lacis. Dans d’autres parties, où ce
(1) Nouvelles recherches sur la structure etc la peau, par G. Breschet et
Roussel deVanzème; Paris, i 835.