distance des grandes lacunes et de la cavité centrale; faisceaux fibro-vasculaires très-
développés; leurs cordons de vaisseaux sont très-éloignés des lacunes essentielles et
presque contigus à la guirlande. La cavité centrale n’est pas unie el cylindrique, mais
toute silloniicc, et sa coupe reproduit les contours de la seconde guirlande signalée
dans le tissu dos rhizomes.
Une section de la même tige très-développée offre deux légères différences : 1° le
faisceau de fibres corticales est un peu plus développé et les parois des fibres sont
plus épaisses; 2“ la clilorophylle a diminué et il n’en reste guère que doux groupes
latéraux sous les stomates, là où les cellules en étaient le plus chargées. Cette section
est alors identique à celle dos tiges stériles.
Par la section transversale des gaînes on voit que, sur les deux sortes de tiges, le
dos des côtes est occupé par un faisceau fibreux au-dessous duquel s’étend une couche
de cellules à chlorophylle, qui s’avance contre l’épiderme vers les lignes des stomates,
et s’en écarte cusuite pour pénétrer un peu sous les sillons (pl. Y I, fig. 7). La partie
inférieure des gaînes est toujours beaucoup plus riche en clilorophylle que les enlre-
noeuds. Le faisceau fibro-vasculaire est'très-appareut; la lacune essentielle est quelquefois
trcs-réduitc. ^ ,
Dernier entre-noeud (pédoncule) allongé ; anneau très-saillant et contigu à 1 épi. Epi
linéaire, elliptique, long de 2 à 3 cenlimètres; a,xe plein; verlicilles quatorze à
dix-huit, ayant vers la moitié douze à quinze clypéoles.
Lors do la sporose, les tiges spicifères sont rarement tout à fait nues; le plus souvent
elles ont à leurs noeuds supérieurs des rameaux naissants. Sur les liges stériles, la
ramification se fait de bas en haut; mais sur les tiges spicifères c’est le contraire qui
a lieu, et les noeuds supérieurs sont les premiers à produire des rameaux, dont le
développement continue à être plus rapide et plus considérable qu’aux noeuds inférieurs.
Il en résulte qu’après le développement complet des liges stériles, leurs rameaux
décroissent en longueur depuis les verticilles inférieurs jusqu’au sommet, qui se termine
en pointe, etla forme de l’ensemble est plus ou moins pyramidale, tandis que
les tiges spicifères, ayant en haut leurs rameaux les plus longs, offrent la forme
inverse, c’est-à-dire celle d’un cône renversé. U semble qu’après la sporose loule la
force vitale s’est portée et condensée dans les rameaux des verticilles supérieurs, qui
deviennent beaucoup plus longs, plus forts, plus branchiis et plus verts que ceux des
tiges stériles’ . La force de développement est telle qu’elle arrive même quelquefois à
' En disant que «les rameaux des liges stériles sont bien plus allongés que ceux des liges fertiles s (F I , il. F r . , I I I ,
p. 6 i l ) , M. Grenier me paraît aroir pris peur l ’état normal et général un état exceptionnel et abortif que Vaudier avait
déjà constaté en ces termes ; . souvent sur les liges ferliles de celte espèce, les rameaux dos articulations supérieures
«sont courts, avortés et teints en brun» {Mon. P r ê l., p. 305). C’est qu’alors ils ont été atteints par des gcloes
tardives.
produire un verlicille de rameaux sous l’anneau lui-même. Mais néanmoins c’est à
tort que M. Bernoulli a fait de cette apparition anomale un caractère distinctif de cette
espèce, en disant ; « pedunculus post maturitatem elongatiis, ramis ex annule orien-
« tibus ï> {Gef. Krypt. Schw., p. 69). Il est bien vrai que le dernier entre-noeud s’allonge
après la sporose, mais l’anneau resle contigu à l ’épi, même lorsque des rameaux
naissenl au-dessous de lui, ce qui, je le répète, est une exception rare, du moins
eu France, une anomalie, et non un caraclère constant et spécifique.
Les tiges stériles ne diffèrent des liges spicifères que par la forme générale ci-dessus
mentionnée, par ia dimension de leurs gaînes toujours moitié plus petites, et par des
entre-noeuds moins longs, moins gros, mais plus nombreux, douze à dix-huit.
Rameaux nombreux, commençant vers le cinquième noeud, très-grêles, longs,
chargés de verticilles de ramuscules, étalés horizontalement ou arqués et pendants;
à quatre (rarement cinq) sillons profonds, à angles à peine un peu rudes.-Gaîne basilaire
d’un brun fauve, allongée, délicate et presque transparente, à dents très-aîgués -
celle des ramuscules est plus petite et plus pâle. Le premier entre-noeud dépasse la
gaine caulinaire aux verticilles supérieurs; il fégale aux verticilles inférieurs des tiges
stériles; il est moins long qu’elle, et quelquefois môme de moitié, sur les tiges spicifères.
Gaînes des entre-noeuds vertes; partie vaginanle très-courte, dents très-longues,
vertes, étroites, un peu déjetées en dehors.
Une section transversale (pl. Y I , fig. 6) montre que les faces des côles sont très-
convexes, que leur carène presque plane porte de chaque côté une rangée de petites
saillies coniques et contient un faisceau fibreux, au-dessous duquel s’étendent les
cellules à clilorophylle. Un autre faisceau fibreux très-petit se trouve au fond du
sillon. Nulle trace de lacunes corticales. Le cylindre intérieur est nettement séparé
par une guirlande de petites cellules, et montre les petites lacunes avec un gros faisceau
fibro-vasculaire. Point de cavité centrale.
Les ramuscules n’ont que trois côtes; leur organisation est identique.
Variations. — Cette espèce, la plus élégante de toutes, est en même temps la plus
constante dans ses formes. Ses variations se réduisent à ce que les liges stériles sortent
de terre tout à fait nues ou avec quelques rameaux, enfm à des différences de force,
suivant qu’elle croît sur un sol gras ou maigre, découvert ou ombragé. C’est à des
sujets grêles, à rameaux Irès-fins, qu’il faut rapporter l’E. capillare Roffm. Ruprecht
décrit ainsi celle dernière forme : «forma gracilis, ramis et ramulis teiiuioribus, lon-
«gioribus, non deflexis, sed ángulo recto a stipite stricte divaricatis» {Distrib. Crypt.
Ross., p. 23).
Formes anomales. — 5' anom. La tige spicifère, au lieu d’apparaître sans rameaux et
sans chlorophylle, sort de terre toute verte, avec des rameaux naissants et avec de pelites
gaînes, comme les tiges stériles; ce qui simule la forme seroiîîim'i de l'B. arvense. Rare.