mais souvent aussi à la suite d'une mutilation vers la surface du sol, la partie souterraine
des liges en produit des touffes épaisses, toujours très-droites. Elles sont moins
rudes au loucher que celles de \’E. hyemale et d’un vert moins foncé. Leur hauteur
normale est de '1 mètre environ; mais elles varient à l’infini depuis 20 cenlimètres
jusqu’à 3 ou 4 mètres; nues ou très-rameuses, grêles ou robustes. Les entre-noeuds
sont dès lors aussi variables en grosseur et en longueur; sur les formes normales ils
dépassent presque toujours 10 cenlimètres vers le milieu de la tige; ils ont de dix à
seize côles un peu saillantes, à carène arrondie, obtuse, portant de chaque côté un
rang de petites saillies sur les sujets très-forts et très-vieux. Sillons très-larges et peu
profonds,avec une ligne de stomates de chaque côté*. Cavité centrale grande, occupant
environ les deux tiers du diamètre total (pl. VI, fig. 17). Lacunes corticales à peu près également
éloignées du pourtour extérieur, de l’intérieur el entre elles, arrondies ou un
peu ovales-transverses, souvent subquadrangulaires. Les deux cylindres sont plus distincts
sur cette espèce que sur aucune autre du même groupe; la guirlande de petites
cellules qui les sépare est extrêmement ondulée; elle passe à une égale distance entre
les grandes lacunes et la cavité centrale, puis contourne à l ’extérieur les faisceaux
fihro-vasculaires et, pour cela, pénètre profondément entre les grondes lacunes et
jusque vis-à-vis leur bord extérieur. Les lacunes essentielles sont très-éloignées de la
cavité centrale, et placées presque entièrement entre les grandes lacunes; elles sont
plus larges vers l’intérieur; leur faisceau fibro-vasculaire est étroit avec des cordons
de vaisseaux rapprochés, rayonnants et parallèles. Le faisceau fibreux des côtes est
cunéiforme et pénètre profondément jusqu’à la séparation des grandes lacunes et
presque jusqu’au cylindre intérieur dont il n’est séparé que par quelques rangs de cellules
à chlorophylle, ün autre faisceau fibreux, très-large et moins profond, s’étend
dans les sillons. Sur les espèces du quatrième groupe, la distribution des cellules à
chlorophylle, quelque variée qu’elle soit, offre toujours un caractère commun, dépendant
de la disposition des stomates sur une seule ligne de chaque côté du sillon. Ainsi,
sur toutes ces espèces, les groupes de cellules à chlorophylle ne touchent l’épiderme
qu’au point correspondant à la ligne do stomates; à partir de ce point leur nombre
augmente vers l’intérieur, mais rintensité de leur coloration diminue. Sur YE. ramosissimum
chaque groupe se réunit au groupe voisin, et forme ainsi une couronne continue
très-fortement écliancrée par les faisceaux fibreux (pl. VI, fig. 17). Elle est
nécessairement interrompue par ces mêmes faisceaux vers le bas des tiges où le développement
de la chlorophylle est toujours moins prononcé.
Les gaines sont très-longues et, y compris les dents, atteignent jusqu’à 24 milli-
' M. Dôll mentionne l ’existence accidentelle de deux lignes de slomales de chaque côlé du sillon sur une forme du
sud {F l. D u d ., p. 66).
mètres; leur longueur moyenne est entre 12 et 18 raillimètres, et, à diamètre égal,
presque double de celles de YE. hyemale. Étroitement appliquées sur leur tiers inférieur,
elles vont ensuite en s’élargissant un peu en cloche. Elles sont d’abord tout à
fait vertes et concolores avec un bord membraneux; très-rapidement les dents
deviennent noires et se dessèchent, quelquefois même elles tombent la seconde année
sur les sujets qui ont passé Thiver; la partie vaginanle qui reste présente alors un
bord membraneux blancliàlre, encore longuement et inégalement dentelé, et non ,
comme l’B. hyemale, des lobes courts d’un noir luisant, nettement arrondis, épais et
comme charnus. Les divisions sont étroites, linéaires, et au delà de leur dilatation
en cloche elles s’isolent et se réduisent à des dents filiformes sphaoélées, largement
membraneuses aux bords. Les côles ne diffèrent en rien de celles des entre-noeuds,
dont elles sont la continuation; seulement vers le tiers supérieur elles semblent quelquefois
avoir de petites carènes latérales; ce qui provient de ce que sur cette région
le sillon commissural devient très-étroit et que ses bords coupés carrément sont un
peu repoussés en dehors. Très-fréquemment, sur les sujets qui ont passé l’hiver, ou
même dès l'automne, les deux tiers supérieurs de la partie vaginanle prennent une
couleur marron avec une bordure plus foncée en dessus et en dessous, ce qui donne
à ces liges un aspect étrange.
Les rameaux varient beaucoup en nombre, en longueur, en position, lis sont ordinairement
dressés ou nn peu étalés, quelquefois courbés en arc, s’ils sont très-longs.
Gaîne basilaire courle, large, très-noire et luisante à la base, à quatre ou cinq dents
courtes, obtuses, d’un brun mat et souvent bordées de blanc. Premier entre-noeud
très-court, atteignant à peine, y compris ses dents, le quart, très-rarement le tiers
de la gaîne caulinaire; les autres enlre-noeuds sont souvent très-nombreux et très-
longs, à six ou huit côtes un peu plus prononcées que celles de la tige. Leurs gaines
sont, sur de moindres dimensions, semblables à celles de la tige, mais beaucoup plus
dilatées; la section transversale offre les mêmes tissus semblablement disposés.
Épi apiculé linéaire-oblong; jusqu'à la sporose le «pédoncule» demeure si court
que la base de l’épi est enveloppée par la gaîne supérieure dilatée; à la sporose il s'allonge
cl il est alors mou el d’une belle couleur rose. Douze à quatorze verlicilles de
sporanges, avec une dizaine de clypéoles, très-souvent noirs. Axe plein. Pendant la
sporose, qui s’effectue de haut en bas, les épis sont d’un vert pâle et jaunâtre. Spores
assez souvent abortives sur les épis des rameaux et des sujets grêles.
Variations. -— « Celte espèce parait être fortement influencée par la nature du
« tcrrein dans lequel elle croît, car tantôt die ne développe qu’un petit nombre de
« tiges grêles et fort courtes, tantôt au contraire, et surtoutlorsqu’elle sort d’un lerrein
« plus riche, on voit sortir de la touffe principale des tiges beaucoup plus grosses et plus
« ramifiées qu’on croirait ne point appartenir à la même espèce » (Vauch., Mon. Prêl.,
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