lï'ir, comme les Equisetum, une série de cercles concentriques, sur chacun desquels
011 retrouve les mêmes organes élémentaires, cellules ou vaisseaux, semblablement
disposés à des intervalles rigoureusement égaux, les tiges de Fougères indigènes ou
exotiques offrent un cylindre central de tissu cellulaire, autour duquel «se voient uu
«grand nombre de lignes noires, diversement contournées, formant des figures irré-
« gulières et bizarres, qui cependant se reproduisent avec une sorte de régularité. Ces
«.figures, rapprochées les unes contre les autres, forment par leur réunion un cercle
«ou une couche circulaire à la partie externe de la tige » (Ach. Richard, Préc. bot.,
I, p. 72). Comme ces lignes sont constituées par du tissu fibro-vasculaire, ce qui précède
revient à dire que, sur une coupe horizontale d'une tige de Fougère, le tissu fibro-
vasculaire apparaît inégalement et irrégulièrement distribué, tandis que c’est le contraire
chez les Equisetum.
Mais celle irrégularité n’est qu’apparente; elle est la conséquence rigoureuse de la
disposition spiralée des cycles de pétioles. Quand on coupe transversalement une tige
d'Equisetum, on coupe toute la série des organes à une même distance de leur point
d’origine, par cela seul que sur les Equiselum tout apparaît en verticilles horizontaux
et non en cycles déroulés spiralement. On ne contestera pas la parfaite régularité des
cycles d’un cône de Pin ; or, si sur un point quelconque on fait une coupe perpendiculaire
à l'axe, on n’obtient qu’une série de figures plus ou moins dissemblables et
bizarres. Pour obtenir une coupe présentant la même régularité que celle des Equiselum,
il faudrait, sur ce cône comme sur une tige de Fougère, la pratiquer, non
suivant un plan perpendiculaire à Taxe, mais suivant une spirale qui couperait tous
les appendices latéraux à une même distance au-dessus ou au-dessous de leur point
d’émersion. Une coupe transversale symétrique et régulière ne s’obtiendrait que sur le
stipe des espèces dont les pétioles sont ordonnés en verticilles superposés.
Comme, dans la grande famille des Conifères, la disposilion des rameaux en verticilles
ou en spirales ne constitue nullement un caraclère d’exclusion ou d’admission,
il est permis d’en faire autant ici el de regarder comme purement secondaires et plus
apparentes que réelles les premières différences signalées entre les Equiselum et les
Fougères.
Si l’on voulait comparer un appendice latéral des Equisetum avec un appendice
latéral des Fougères, il faudrait comparer une des divisions de l ’entre-nceud avec un
pétiole, ou mieux, une des divisions de la gaîne avec une fronde, et l’on trouverait
alors de très-nombreux points de ressemblance dans la distribution des vaisseaux par
groupes latéraux symétriques*.
2» Si maintenant on se rappelle ce qui a été dit de la disposition des sporanges par
' Ad. Brong., ¡list., vég . fo s s ., I , p. 132 et suiv.; J . Duv. J . , P é l. F o u g ., pl. I et H,
rapport ù ces incines e.xpansious foliacées, on verra quelle n’est pas aussi éloignée
de celle des Fougères qu’on le pourrait croire au premier abord. En effet, les pédicelles
sporangifères étant considérés comme de véritables rameaux privés do gaîne
basilaire, le clypéole qui les termine répondra très-exactement à un verticille d’expansions
foliacées, qui, au lieu de se prolonger en gaîne, sont épanouies et réfléchies le
long du pédicelle. E t comme pour chaque «feuille» ou division de la gaîne, la face
supérieure est celle qui est appliquée contre la tige, et l’inférieure celle qui est extérieure,
ces divisions, on s’épanouissant et se réfléchissant au sommet du pédicelle,
présentent à l'extérieur leur face supérieure, supportent à leur face inférieure l’appareil
reproducteur, et dès lors se comportent comme des feuilles qui se seraient renversées
cl pliées selon leur ligne médiane pour former à leur face inférieure une cavité
longimdinalo avec déhiscence parallèle au pédicelle. fl suit de là que, puisque sur les
Equiselum, comme sur les Fougères, la fructification est à la page inférieure des
expansions foliacées, il n’y a aucune raison sérieuse pour éloigner les Equiselum des
Fouffères.
C H A P IT R E I I
Examen de s ca ra c tèr es spécifiques
Le premier caractère que j ’ai considéré pour la division en sections a été la conformité
ou la non-conformité des liges spicifères. E t cela d’abord parce que ce caraclère,
facile à saisir et constant, ne consiste pas en une simple différence superficielle, mai!
qu’il entraîne avec lui des différences considérables dans la constitution et dans les
fonctions (voir ci-dessus p. 2-4, 25, 44, 40), qu’il a ainsi en même temps une valeur
organique et une valeur physiologique, et enfin parce que les espèces qu’il réunit
ont dans tout leur ensemble plus de ressemblance entre elles qu’avec aucune de
celles qu’il en sépare.
^ Les deux grandes sections ainsi obtenues se divisent chacune en deux groupes, si
l'on considère, pour la première, rabsence ou la présence, et, pour la seconde’, la
forme et la répartition des stomates. Ces caractères, qui semblent d’abord d’une
constatation difficile à l’oeil nu, sont, par une très-heureuse coïncidence, toujours
accompagnés d autres caractères très-faciles à saisir. Ainsi, dans la première section,
la présence ou 1 absence des stomates est nécessairement signalée par la présence ou
l’absence de la couleur verte sur les enlre-noeuds (p. 44); el, dans la seconde, la dispersion
des stomates sur les sillons do l'entre-noeiid ou leur ordonnance rigoureuse en
deux lignes parallèles (p. 3f), la situation de l’osliole des stomates ou niveau do l’épi