bourgeons aient pu so développer à la suite d’une mutilation. Quelquefois des épis
déjà formés en automne sont atteints par les froids ou rendus stériles par une autre
cause; des rameaux naissent alors au-dessous de la gaîne qui les enveloppe ou de
celle qui la précède, et ordinairement ces rameaux sont eux-mêmes spicifères; souvent
même ils sont si courts que les épis paraissent sessiles et groupés au-dessous de l’épi
principal devenu stérile, comme les épis d’un Scirpus; particularité que Vaucher avait
déjà signalée et figurée ; «Souvent les sommités se terminent par un épi noir et eom-
«pact, enveloppé dans sa gaine et entouré d’épis plus courts, qui donnent à la
«planle l’apparence d’un Schoiii» {Mon. Prêl., p. 374, pl. IX,flg. 4j. Après l’inonda-
tion de décembre 4860, les sujets rameux et portant plusieurs épis étaient très-
fréqueiils dans les bois du bord du R hin, au printemps de 1861.
17® anom. Infécondité des spores. Assez fréquente, quoique affectant rarement tout
un épi.
Habitat. — Celte espèce se rencontre dans tout le nord de l ’Amérique et de l’Europe,
en Laponie, en Russie, en Suède, en Norwégo, en Angleterre, en Prusse, dans
les Alpes de Suisse et dans une grande partie de la France.
Limites d'extension.
Sud : dépL des Basses-Alpes . 44“
Nord Écart en latitude : 26»
.-Laponie...........................70“
Occii/ent ; Amérique . . . 135“ 0. | , oncn
„ . , „ . , ,, jr-n„ T” Écart en longitude : 305“
Oneni.-Kamtschatka . . . 170“ E. I ®
Carré d’expansion, 7930.
Station. •— Les bois humides et les marais à fond caillouteux. Sa limite supérieure
de végétation paraît être enlre 1000 à 1200 mètres dans le Cantal (Lecoq).
Localités françaises. ■— Bois et prairies marécageuses de la plaine de l’Alsace, des
Basses-Alpes de Provence (à Vergons), de la Savoie (à Chambéry) etc.. Elle paraît
manquer entièrement dans la basse Provence et dans le Languedoc maritime, et y être
remplacée par l'B. ramosissimum, lequel est mentionné sous le nom d’B . hyemale
dans les anciennes flores méridionales. Elle reparaît dans le Lot, le Cantal, le Puy-
de-Dôme (Lecoq). Elle est disséminée et rare dans le centre; on l’a rencontrée près
d’Autun, dans la Haute-Loire, dans l’Ailier, dans la Nièvre, dans le Cher, dans le
Loiret etc. (Boreau). M. Cosson la cite aux environs de Paris, Étang-Neuf près Houdan
(Dänen) et au bois de Valvin (Woods); Ouest (Boreau).
Époque de la sporose. — Les tiges nouvelles de cette espèce sont les plus tardives
de toutes à se montrer. Yers le mois de septembre elles apparaissent sous forme de
bourgeons. De cette époque à la Dn du mois de novembre, elles atteignent une longueur
de 2 centimètres.pu plus, et elles restent eu cet état au-dessous de la surface
du sol jusqu’à la miiavrili c’es.t alors seulement et quelquefois plus tard qu’elles
sortent de terre. Elles, se. développent a.ssez rapidement, et depuis les premiers jours
d’août jusqu’à l’auton/ne on peut-trouver sur .ces tiges de Tannée des épis bien conformés
et môme en,état de sporose. Mais sur cette espèce, comme sur TB. t r a c h y o d o n .
M e t acte n’atteiuf point tous les verlicilles de Tépi avec la simultanéité ou la rapide
suçcegsioii: qu’qiSL.voit aux autres espèces; l’émission des spores a lieu avec lenteur,
d'uB,e;.manière imparfaite, s.ur quelques verticilles seulement, ou d’un seul côté; el
mêmeil n’est pas rare de trouver des sporanges bien conformés,renfermant des spores
tout à fait normales.,'et,qui demeurent cependant sans s’ouvrir et sans répandre leurs
spores.,Les premiers, trpids .de Thiver viennent interrompre celte tardive émission,
ainsi que l’évolution des épis les plus en retard. C’est là à peu près le seu! effet de
Thiver,isur. cette pl.ante, .à laquelle une température de — 20 degrés ne paraît pas faire
subir dejno(jlif!calian,ap.préciable. Les épis dont le froid a arrêté l'évolution deviennent
quelquefois mous, flasques et abortifs, mais le plus souvent ils persistent et se développent
alors au printemps. Assez constamment, pour ne pas dire toujours, sur ces
épis arrêtés par Thiver, le sac des sporanges est sans fibres spiralées cl les spores sont
sans matière verte. Contrairement à Topinion de plusieurs auteurs, et peut-être à la
s1gnification,.de son nom linnéen, cette espèce ne « fructifie » point pendant Thiver.
Ses épis persistent seulement pendant cette saison, et comme alors Tabsence de
feuilles dans les. bois où elle croît, permet de mieux Ty voir et de mieux l’y récolter,
là où elle est un objet de commerce, cette circonstance aura sans doute induit en
erreur. A Strasbourg, sur d’énormes quantités de fagots que j ’ai vu récolter à cette
époque, je n’ai jamais pu trouver un seul épi véritablement en état de sporose; il n’y
avait que les restes fanés des épis d’automne ou les épis à demi-développés et dont
l’évolution était suspendue.
Les différences dans Tépoque de croissance et de sporose suffiraient pour distinguer
comme espèces les B . hyemale, variegatum et ramosissimum. Ce dernier a ses premières
tiges en pleine sporose au mois de mai, alors que celles de TB. hyemale commencent
à peiue à.sortir de terre, pour ne porler épi qu’en été et plus tard. L ’E . variegatum
est toute Tannée en état de végétation et de sporose. C’est donc aller trop loin
que de dire avec M. Al. Braun : « Le groupe des Equiseta hyemalia a pour caractère
distinctif des tiges vertes en hiver et qui ne mûrissent leur fructification que la seconde
années {Flora, 1839, p. 300).
Observations. — J ’ai dit plus liaut que les tiges nouvelles se montrent déjà sous
forme de bourgeons en septembre, mais qu’elles restent en cet état jusque vers la fin
d'avii!. Si on les examine pendant co temps, on remarquera ce qui suit: