«N” 838 (hyemale). Fabri hoe ipso pectines, manubria, scipiones, metalla lævi-
« gant et expolliunt. » [Fl. æcon., in Amoen. acad., p. 385).
Enfin, dans le Flora suecica, Linné est plus explicite encore :
« E. sylvaticum. Equis primarium inter omnes plantas pabulum Jemtüs.
« E. arvense. Bobus intactum persistit, nisi peregrini vel fame coacti edant, uti ex
« Frisia ultrajecti, turn vero ea consumuntur (Commet, holl.).
«E . limosum. Dissecatur in pabulum boum, utvaccæ lac copiosius præbeant. Equis
« minus acceptum. Rangiferi qui fenum récusant, hoc tamen assumunt.
«E. hyemale. Equis sahUare. Vaccis noxium, quæ dentes amittunt; hcrbam ovo
«sæpius dejiciunt. Oves abortiunt et abhorrent a pabulo (Leys.)» [El. suec.. Ed. 2",
p. 367-368).
Adanson et Ventenat, peut-être sur l’autorité de Linné, affirment «qu’en Laponie
8 les boeufs et les rennes recherchent YE. limosum L. » (Tahl. rècjn. vég., I I , p. 71).
J. A. Murray (Appar. medicam., V, p. 484) rapporte, sans les discuter, les témoignages
suivants : « Ex Equiseto copioso inter pauca gramina crescente demesso et in liorreum
«illato. quo vaccæ ct oves per hyemem saginatæ, paueissimæ absque abortu evase-
« runt (]. A. Schulze in Act. nat. curios., vol. I , p. 521). Similia de E. hyemali nar-
« rantur, vaccæ præterea inde jacturam dentium pati (G o t t s c i ie d , Fl. pruss., p. 66).
« In armcntis mictum cruentum quoqiie creal (Holl. Maatschapp, 3, p. 159). »
Lightfoot répète que YE. hjemale fait tomber les dents des vaches (El. scot., p. 651).
Le Journal o f a naturalist de M. Knapp mentionne que VE. limosum est recherché
par les rats d’eau (p. 143).
Smelowsky, en signalant la présence des tubercules sur les rhizomes de VE. arvense,
propose d’en tirer parti pour engraisser les porcs, attendu que ces animaux en sont
friands et les recherchent avidement (Mém. Acad. Pétersh., I , 1803-1806); Bischoff,
en citant cet auteur, fait remarquer « que la difficulté d’obtenir en assez grand
nombre ces tubercules disséminés et profonds n’en rendrait pas l ’emploi économique
ct profitable» (Krypt. Cmv., p. 50).
Sir W . Hoolcer donne crédit à la réprobation qui frappe VE. hyemale, en disant
que «bien qu’il soit prouvé qu’il est nuisible aux moutons et qu’il fait tomber les
dents des vaches, il est tout à fait salutaire pour les chevaux» (Fl. Lond., p. IC I) .
M. E. Ncwman traite d ’imaginaires les propriétés médicinales attribuées à la même
espèce {Brit. ferns, p. 21), et il ne justifie VE. Telmateia (p. 70) et YE. arvense
(p. 79) qu’en supposant aux bestiaux trop d’instinct pour en manger, sauf les cas de
faim extrême.
Bischoff, après avoir dit que « dans quelques contrées du Nord les E. sylvaticum
el palustre sont donnés en nourriture aux chevaux, tandis que VE. arvense est considéré
comme leur étant très-nuisible ainsi qu’aux bêtes à cornes, » ajoute : « sur ce
point les opinions les plus contradictoires ont également cours» (Krypt. Gew.,
p. 50).
Enfin, dans le journal Im France agricole (numéro du 26 janvier 1860, p. 56),
M. E. Paltard, secrétaire du Comice agricole de Bazas, reproduit, mais non d’après
son expérience personnelle, toutes les accusations qui ont été lancées contre VE.
palustre. «Mêlée aux foins et aux fourrages, la Prêle des marais exerce une action
« si nuisible sur les animaux ct principalement sur ceux de l’espèce bovine qu’on
« peut la considérer comme un vrai poison pour eux. » Ce cultivateur indique comme
moyen de destruction le défonçage, le drainage et l’ensemencement du terrain avec
du Ray-Grass ct du Trèfle de Hollande; ot à l’appui de ses expériences il cite celles
de M. de Marignan, secrétaire du Comice agricole de Bayonne.
En présence de ces assertions contradictoires, il fallait avoir recours à I’expdrionce.
Vaucher avait bien fait remarquer que « tous les jours les bêtes à cornes consomment
« des Prêles vertes ou sèches, sans qu’il en résulte d’accident » (Mon. P r ê l, p. 336) ;
mais je voulais des expériences directes. J ’étais bien placé pour cela; car les prairies
de l’Alsace et du duché de Bade produisent une telle quantité d’Equisetum qu’il est
vraiment impossible d’en trouver d’avantage ailleurs. Or, dans les réunions des Comices
agricoles, je me suis adressé aux propriétaires de bestiaux; j ’ai consulté M. Imlin,
ancien élève de l’école d’Alfort, très-habile vétérinaire de Strasbourg, et dont la
vaste clientèle s’étend dans toute la vallée de l ’Alsace et du pays de Bade, et les
réponses que j ’ai obtenues peuvent, sans aucune exception, se résumer ainsi qu’il
suit: Il est incontestable que les Equisetum ne fournissent pas un bon fourrage; ces
plantes sont dures, sans parfum et sans saveur; les animaux ne les mangent pas volontiers;
si elles sont consommées, elles nourrissent très-peu, mais elles ne font aucun
mal. La place qu’elles occupent dans les prés est une place perdue ; mais voilà tout.
J ’objectais à M. Imlin le «dentium facit in bobus et vaccis vacillationem» de Ilaller et
des autres; il me fut répondu que sans doute Haller avait été trompé par un valet de
ferme qui voulait faire attribuer aux Equisetum plutôt qu’à sa négligence le mauvais
état des bestiaux; quo les incisives des ruminants sont toujours mobiles, même dans
l’état de santé parfaite, et que le grand physiologiste suisse ne pouvait pas ignorer ce
que les entremetteurs juifs de l’Alsace connaissent parfaitement, et exploitent do
même, pour obtenir à meilleur marché des vaches qu’ils prétendent très-malades,
attendu, disent-ils, que les dents leur branlent.
Dans son Nouveau système de chimie organique M. Raspail lance un nouveau chef
d’accusation :
« 3393. I n f l u e n c e d e s p â t u r a g e s . On a remarqué que la Prêle fluviatile donne au
« lait de vache une couleur plombée et bleuâtre, ct le prive de sa portion crémeuse. Il
« est probable que ce lait est acide, quo l’albumine s’y trouve par conséquent en moins