à la région centrale de cet organe couché sur le porte-objet, présentent nécessairement
leur surface la plus large et leur moindre épaisseur; les cellules des
côtés et du sommet présentent au contraire leur face étroite et latérale, et sont
vues dans le sens de leur plus grande épaisseur; d’où vient qu’elles paraissent plus
étroites et plus colorées que les autres, et qu’elles simulent une zone ou « anneau
plus brillant qui entoure l’antliéridies (Milde, Spor. Eq., p. 15, et Entw. Eq.,
p. 631). Mais comme cette apparence persiste, dans quelque sens qu’on tourne l’an-
Ihéridle couchée, et comme on voit par une coupe transversale que les cellules forment
une enveloppe continue et uniforme (pl. IX , flg. 22) , il s’ensuit que ce prétendu
anneau n’est qu’une apparence résultant de la position des cellules et non la manifestation
d’un organe spécial, d’un anneau latéral, qui entourerait l’aiithéridie, ainsi
que M. Milde Ta cru et figuré*.
Revenons à notre description. Nous avons vu que Tanthéridie naissante se présente
sous la forme d’un renflement ovoïde un peu comprimé, ayant une enveloppe de cellules
larges, faiblement colorées en vert, et an centre un groupe de cellules en forme
de prismes triangulaires el contenant un liquide peu coloré (pl. I X , fig. 21). Cet état
ne dure que peu de temps, un jour ou deux, et bientôt le groupe central se multiplie,
par des divisions en tout sens, en une multitude de très-petites cellules, presque
cubiques, très-intimement unies, et dans chacune desquelles on voit un globule
ellipsoïde, aplati, à contenu liquide (pl. IX , fig. 22). Peu après, les parois de ces
cellules, si solidement unies d’abord, disparaissent comme si elles se liquéfiaient; on
n’en voit plus aucune trace, et les globules sont isolés en liberté, sans qu’on remarque
en eux de changement notable. Ce n’est qu’au bout de quelques jours qu’on voit se
dessiner à Tintérieur de ces globules une zone très-transparente, incolore, fixée contre
la circonférence du disque, en occupant les trois quarts et y formant un anneau
incomplet, dont les extrémités sont un peu et inégalement renflées. L ’espace restant
est occupé par une masse mucilagineuse, dans laquelle apparaissent des granulations
très-fines et d’autant plus nombreuses qu’elles se rapprochent davantage de la zone
transparente et incolore (pl. IX , fig. 25). C’est là la première apparence sous laquelle
se montrent les spermatozoïdes. Le groupe ovoïde que les cellules-mères forment au
centre de Tanthéridie paraît quelquefois sous le microscope comme coloré en rouge
tendre, et d’un rouge plus brun à la simple loupe. Cette couleur m’a paru inhérente
à la paroi interne de Tenveloppe de Tanthéridie et non aux spermatozoïdes, ainsi que
je l’expliquerai plus loin.
> .D ie ersten Anfdnge der Anlheridien zeigen sich uns in Gestall von grünen Kugeln, um welche man einen helle-
. re n a u s m e h re r e n tafelförmigen Zellen gebildeten Ring hernmgelegt sieht. E n iu i. E q ., p. 631; tab. L Ï1 I I , fig. 38
et 39]. M. W. Ph. Sehimper a fait voir dès 1857 qu'on avait eu tort d’attribuer un semblable anneau aux anthéndies des
Sphagnum (S p h a g ., p. 41).
Presque simullanément, ou un jour ou deux après Tapparilion de ces phénomènes,
les cellules terminales de Tanthéridie se disjoignent au centre du sommet et s’écartent
en simulant une couronne ouverte (pl. IX , fig. 23 h). C’est l à le signe évident de la
maturité de Tanthéridie, mais ce n’est pas celui de la sortie des spermatozoïdes. Si
un sporophyme, chargé d’anthérldies arrivées à ce point, est mis à sec sur le porte-
objet, on n’en voit rien sortir, à moins de provoquer par une pression l’expulsion du
contenu des anthèridies; mais si on le recouvre d’une goutte d’eau , et surtout si c’est
le malin ou le soir, on en verra presque immédiatement les globules sortir par jets
régulièrement intermittents (pl. IX , fig. 23 c et 24 c). Ces globules sont assez gros
(pl. IX , fig. 25), et leur diamètre peut être évalué à un centième et demi de millimètre.
Leur nombre est très-considérable, et, comme M. Milde, j ’en ai trouvé plus
de cent cinquante dans chacune des anthèridies où je les ai comptés. Ils sont à peine
sortis qu’on les voit frémir, s’agiter et osciller à la façon d’un balancier de montre.
La cause de ces mouvements paraît résider dans la zone incolore qui alternativement
s’étend et se replie sur elle-même. On a à peine quelques instants pour observer ces
oscillations, et Ton voit aussitôt des spermatozoïdes à la place des globules. Telle est,
d’iine part, la rapidité et, de Tautre, la variété de leurs mouvements qu’il est très-
difficile de les suivre et plus facile de dire en détail ce que Ton voit que de décrire
d’une manière exacte leurs mouvements et leur véritable forme. Les uns ressemblent
à une ammonite en rotation dans un plan horizontal, d’autres à un croissant qui
tournerait en rapprochant et étendant alternativement ses deux extrémités. D’autres
reproduisent la forme serpentante d’un fouet et s’avancent obliquement en tournoyant
(pl. IX , flg. 26, 27), On ne peut distinguer en eux de forme saisissable et déterminée
que quand ils s’attachent par une extrémité à quelque point du sporophyme, ce qu’ils
font d’ailleurs assez fréquemment. On reconnaît alors les formes que leur ont attribuées
d’abord M. G. Thuret, puis MM, Hofmeister et Milde; ce sont celles d’une
bande vermiforme tordue en spirale senestre*. Le nombre des tours de spire est le
plus souvent de deux el demi à quatre; un des tours est très-lâche, et la partie de la
bande qui le forme est nue, plus large, mais plus mince; les autres sont extérieurement
munis de cils nombreux, courts et forts, qui se remuent avec une extrême
vitesse pendant la vie et surtout pendant le mouvement. On ne distingue aucune autre
trace d’organisation dans ces petits êtres, dont la substance paraît être mucilagineuse
et comme visqueuse. M. G. Thuret représente la partie la plus ténue comme pourvue
du côté intérieur d’une membrane mucilagineuse mal terminée (Zoosp. Alg., p. 79,
‘ S e n e s tr e signifie pour moi le sens opposé à celui du filet d’une vis ordinaire. M. C. Thuret a figuré les spermatozoïdes
avec une spirale senestre, M. Milde avec une dextre, et M. Hofmeister avec une senestre {Vergl. U n te r s .,
lab. X X . flg. 58, 53, 56), et avec une dextre, o. c., fig. 54, 55; et K e n n tn . Gef. C n jp l. les fig. 1 ,6 sont dextres et
les fig, 8 , 3, 4 , 5 sont senestres.