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nioii. Les uns pensent que chacune des plantes de Linné doit être élevée à la dignité
d’espèce; les autres n’en font que des variétés, et d’autres que des formes variables
d'un même type. Au nombre des premiers on trouve Walilenberg qui, en -1820, dans
son Flora upsaliensis, justifie la dislinclion en ces termes : «E. limosum sequent!
« (fluviatili) utique valde affine, attamen non parum differt. Longe prius mense fron-
«descenliæ optime legendiim; totum crassiiis sed minus durum, colore dilutiore,
« dentibus tantum vaginarum nigris in caule, sed ramorum viridibus. » Il ajoute en
parlant de son E. fluviatile: «Exleris auctoribus non salis notum.» Mais en 1826,
dans son Flora suecica, cet auteur révoque lui-même en doute la validité de la première
distinction, et il dit formellement: «E. &'»ios!ii»sequentis (B. fluviatilis) forsan
«varietas præcocior, » p. 689. Walirotli [El. crypt. Germ.) fait également de l’B.
flmiatile une espèce distincte du limosum et du maximum. Fries {Sum. veg. Scand.,
p. 59 et 251) incline vers celte distinction et s’exprime ainsi: «E. l i 5io ,si]M L. et
« F L U V IA T I L E L. utique nimis affinia sunt, sed apud nos (circa Upsaliam vulgaria)
«facile discornuntur et a nullo Bolanicorum Suecoriim, ad prisca conlrahenda,
« quam nova dislinguenda promptiorum, conjuncta. üt paleat an nostra cum exte-
« rorum prorsus conveniant, utniraque dedimus in H. N. XI. » (p. 251). M. Grenier
a bien voulu me permettre de consulter cette feuille de l'IIerlarium normale de
M. Fries, el il ne m’est resté aucun doute sur la réunion. M. Milde dit également que
l ’examen des exemplaires originaux de Yllerbarium normale de M. Fries a mis pour
lui hors de tout doute possible la réunion des E. limosum et fluviatile L. (Gef. Crypl.
Schl., p. 450 et 451).
A 1 exemple de la plupart des auteurs, je réunis ces deux formes sous un seul nom,
et même sans les qualifier de dénominations distinctes comme variétés, par la raison
qu elles n’ont pas de fixité, et que de plus on peut trouver que tous les intermédiaires
adhèrent à un même rhizome, quand on prend la peine d’en arracher un de quelque
longueur sur les bords d’une mare ou d’un fossé. Presque toujours les tiges naissant
Iiors de l'eau sont dépourvues de rameaux, tandis que les tiges immergées à leur base
en sont richement pourvues.
7. E q d isetüm p .v l u s t i ie L .
Diagnosis princeps. — E . caule angnlalo, frondibus simplieibus. L., Sp. pl., Eil. t ” , p. t061.
Diagnosis — Spica oblusa, liiieari-oblonga. Caulibus laie et obscure sulcalis; fistula eenlrali
minima t/6, lacunas exlcriores 6-8 ovato-radianles adajquanle, c. ¥aginis
cylindricis duplo longioribus quam latioribus, a; divisionibus lanceolalis.
Ramis aut numerosis, aut paucis, rare nullis, erectis, 5-6-gonis,6, sæpe
spicigeris et caulem menlientibus. Primo ipsorum internodio vaginæ caulinæ
lerliam aut raro (limidiam partem adæquante , a. Rliizomatibiis profunde
repentibus.
Description. — Rhizomes principaux rampant très-profondément. Dans la crue de
décembre 1860, le Rhin coupa dans l’Ile des Épis, près de Strasbourg, toute la lisière
d’un marécage où abondait cette espèce. Après le retrait des eaux , je trouvai sur les
bords du nouveau lit des rhizomes horizontaux déterrés à une profondeur de 1"',50.
A cette profondeur, les entre-noeuds sont très-longs el dépassent souvent 15 centimètres
avec un diamètre de I centimètre; les gaines sont pourries ; à chaque noeud on
trouve un bourrelet assez large, très-saillant, duquel sortent les rhizomes secondaires
et les racines. Ce bourrelet est arrondi vers le bas et irrégulièrement déchiré à la
place qu’occupait la base de la gaîne. A ces bourrelets adhèrent de très-gros tubercules
(diamètre, '10 millimètres; longueur, 18 millimèlres), rarement isolés, mais
disposés en chapelets vertieillés (pl. I , fig. 5). Leur surface porte six ou sept côtes assez
marquées séparant les faces glabres, mates et presque planes. Les rhizomes verticaux
qui s’en élèvent et donnent naissance aux tiges sont beaucoup plus petits et quelquefois
même tout à fait filiformes. Leurs entre-noeuds sont assez longs, d’abord jaunes,
puis passant au rouge brun et au noir intense, toujours très-glabres, très-luisants et
lustrés. L ’épiderme a été décrit p. 19 et figuré pl. I I , fig. 10, I I , 12. Côtes cinq à
sept, toujours moins nombreuses que sur les liges, peu saillantes; faces presque
planes. Tubereules assez fréquents, ovoïdes-allongés ou sphériques, noirs et luisaiils.
Cavité centrale nulle (pl. V, fig. 15). Cylindres très-marqués par une guirlande de
petites cellules, si distincts et si facilement séparables, que si l’on coupe un rhizome
et qu’on le laisse se dessécher un peu, le cylindre intérieur, se contractant moins que
l’autre, s’en détache et fait saillie à l’extrémité. Lacunes corticales très-rapproehées
du bord et entre elles, obovales, très-grandes; sur les rhizomes principaux elles sont
énormes et deux ou trois fois plus vastes que le cylindre intérieur. Lacunes essentielles
assez grandes, très-marqnées; faisceau fibro-vasculaire très-prononcé, assez riche en
vaisseaux.
Tiges rapprochées et formant quelquefois des touffes, généralement droites el
rameuses, rarement nues ou un peu couchées, d’un vert clair et jaunâtre’ , souvent
tachetées de brun; atteignant rarement 4 â 5 millimètres de diamètre et ne dépassant
guère 50 cenlimètres de haut. Enlre-noeuds neuf â treize sur les tiges spicifères,
quinze â vingt sur les tiges stériles, presque tous de même longueur, 3 à 5 cenli-
mètrcs, prismatiques; six à neuf côles émoussées, «caule angulato» L.; sillons
larges, peu profonds, à peine marqués sur le frais, avec des stomates disséminés sur
toute leur largeur (pl. I I I , flg. 10). Cavité centrale Irès-pelile, à peu près égale au
sixième du diamètre total. Lacunes corticales très-grandes, larges, obovales ou
presque rondes, très-rapprochées les unes des autres et du pourtour extérieur, plus
■" Quand celle espèce, après avoir été coupée, resle exposée à i'Iiumidilè, elle jaunil Irès-vile.