Si l'on remarque que cet auteur comprend l’B. variegalum dans les variétés de son
E . mult iforme, on voit qu’il ne manque à sa liste que l’B . lit to ra le Kühlewein et
l'B. trachyodon Al. Braun.
Comme l’indique ce lableaii, et comme l'auteur l’explique longuement p. 353 et
suiv., le caractère qu’il place au premier rang est l’existence « d’une hampe et d’une
« tige stérile séparées; le second est le nombre des dents de la gaîne. Le troisième
«caractère est celui de la llgo qui est tantôt cylindrique, tantôt plus ou moinsangu-
« Icuse, tanlôl lisse et unie, tanlôt rude et raboteuse.
« Le quatrième est celui de la régularilé des rameaux..
« Le dernier caraclère est celui des glandes corticales (stomates) ' ; et indépendam-
« ment de ces caractères principaux il en est d’aulres accessoires qu’on ne doit pas
« eiilièrement négliger. Tel est celui des tubes intérieurs, qui varient pour le nombre
«des rangs et pour la forme; lel est le caractère des rameaux qui sont cylindriques
« ou anguleux; lel est celui de la consistance de la tige, et tels sont enfin ceux du port,
«de la hauteur, du diamètre des liges et de leur durée.
«Par rapport au nombre des. rameaux, à la forme des dénis, aux appendices
«transparents qui les terminent, à l’amplitude des collereltes (gaînes), aux couleurs
« dont elles sont teintes, et autres caractères qu’ont souvent employés les holanistes,
«il faut s’en défier beaucoup, parce qu’ils dépendent, en grande partie, de la saison
« de l’année où l’on observe la plante, du terrcin sur lequel elle a crû, de la quantité
« d'épis dont elle est chargée et d’autres circonslances faciles à apprécier. »■
En 1828, Bischoff [Krypt. Gew., p. 56) reprit la première grande division de Vaucher,
en substituant de grands mots grecs, Scapocarpi, Caulocarpi,- aux simples
phrases françaises du botaniste de Genève.
Dix ans plus lard, dans la réunion des nainralistes et docteurs médecins qui eut
lieu à Fribourg enBrisgau (1838), M. Al. Braun donna la division suivante des espèces
européennes :
I . E q u i s e t a HETEBÓPHYADICA, s u r c u l is i l im o rp h is , fe r t i l ib u sp ræ co c io r ih u s , s tcn l ib u s f ro n c le s c c i i l ib u s ,
s e ro lin is .
A . Ametabola, s l ir r a l is fe r t ilib iis non f ro n d e s c cnlib us , cito p e r cu i i l itu is ( B . vcrnalia).
1. E . arvense.
2 . E . eburneum.
II. Metabola, surcu lis fe r t ilib iis ram ulo s s erót in os frondosos proferoiitib us pe rsislen lib u s ( B .
siibi'ernalia).
' « Les espèces diirèrcnt beaucoup entre elles par le nombre et la disposîtion do ces mômes glandes, bes unes, comme
. la Prèle des bois, des ombrages et celle des llcuves en sont presque dépourvues. Les aulres,comme celle des marais,
. eu sont plus abondamment fournies; dans certaines espèces , eiles sont ép a rses; dans d’aulres ciics sont a r ra n g é es
. d a n s u n o rd re r é g u lie r » (p. 3 i i j .
3. E. sylvaticum.
4. E. umbrosum.
II. E. noiiopuï,imcA, surculis iiniformibus, frondesccnlibus, slerilibus fcrtilibusque similibiis, aut
coælaiieis, aut omnibus ferlilibus.
A. Surculis aormis, hicmc percunlibus {E. oeslivalia).
5. E. limosum.
0. E. palustre.
B. Surculis liieraem perdurantibus, sempcrvirenlibus (E . hiemàlia).
7. E. hicmale, cujus subspecies:
1. E . ramosum.
2. E. hiemale (gcimiiium).
3. E. Iracbyodon.
4. E. variegatum.'
8. E. scirpoides» (Flora, 22'^ aimée, 1839, n°20, p. 307).
Le plus simple coup d’oeil permet de voir que la division donnée par M. Al. Braun
est encore idenliquemenl celle de Voucher.
En 4843 le même botaniste publia dans iaSilliman's American Journal o f science
and arts (numéros d’octobre et de décembre) un nouveau principe de division tiré de
la disposilion des stomates sur les tiges, où ils sont : soit épars (Vaucher) s p e ir o p o r a
(AL Braun), soit arrangés dans un ordre régulier (Vaucher) st ic h o po r a (.M. Braun).
Comme on le voit encore, c’était l’application d'un principe de division déjà soigneusement
indiqué et figuré par l’auleur de la Monographie des Prêles, p. 343, 344,
355, pl. I , I I , I I I , IV, V, V I , V I I , V I I I , IX , X , X I , X I I et X I I I (voir la note de la
page précédente et les p. 34 et 35).
Ces divisions, au moins dans leurs principaux groupes, ont été reproduites parles
auteurs modernes, MM. Koch, Grenier et Godron, Bernoulli el Dôll, par ces deux
derniers avec quelques critiques (Bern., Gef. Krypt. Schw., p. 65); M. Dôll [Fl. Bad., I,
p. 56 et 65) substitue même à la dénomination dos deux grandes divisions speiropora
et stichopora, les noms de malaoocaulon el sclerocaulon, tirés de la rudesse el de la
dureté des tiges ou de leur mollesse et du poli de leur surface. M. Milde fait observer
avec raison que ces noms et ces caraclères sonl faits pour induire en erreur, «attendu
que les tiges stériles des B , sylvaticum et pratense et les rameaux de l’B. Telmateia
ont des aspérités siliceuses qui en rendent la surface très-rude, bien que ces espèces
apparlieiment à la section Malacocaulonz [Syst. Eq., p. 440). On pourrait ajouter que
c’est également à tort que M. Dôll, dans sa division, attribue à l'B. ramosissimum des
tiges «annua et non perennanlia » [Fl. Bad., I , p. 65 et 67).
MM. Grenier et Bernoulli, à l ’exemple de De Candolle [Fl. fr., suppl., p. 2-45), ont
tiré de, la leriniiiaison de l’épi, obtuse ou acuminée, un caraclère de division facile,
mais qui à lui seul n’est pas suffisant.