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vexes et dès lors à angles émoussés. Les gaines sont lobiilées, et le nombre de leurs
lobes ou divisions est exactement égal à celui des angles ou côtes, attendu que chaque
gaine est la prolongalion el la terminaison d’un ontre-noeud. que la ligne médiane des
lobes répond à une côte et leur sillon coramissural à une face.
Sur quelques espèces (E. limosum, ramosissitman etc., pl. V, fig. '14,16...), les en Ire-
noeuds ont une cavité centrale; sur d’autres (E. maximum, arvense etc., p). V, fig. 10,
12...) ils en sont privés; mais, dans toutes nos espèces, ils possèdent les deux cylindres
concentriques et les deux ordres de lacunes mentionnés précédemment. A chaque
noeud existe un 'diaphragme transversal, et, par la dislocation, ainsi que par l'analyse
des entre-noeuds, on constate que chaque diaphragme se trouve à la partie supérieure
d’un entre-noeud et correspond à peu près au point d’origine de la gaine terminale
(pl. I , fig. 7 b). C’est vers la base de chaque gaine, dans la prolongation du
sillon commissural de ses lobes, ou, en d’autres termes, sur la ligne médiane des
faces de l’enlre-nceud qu’émergent, d’une part, les rhizomes latéraux et les tiges
aériennes, el, d’autre part, les verticilles des racines proprement dites (pl. I , fig. 1,
2, 4 bis, S a, b). Sur cette région, aux faces qui n’ont encore ni racines ni rhizomes
latéraux, un examen attentif fait immédiatement reconnaître l’existence de deux verticilles
de petites saillies exactement superposées, et situées, comme les rhizomes
latéraux et les racines, sur la ligne médiane des sillons ou des faces (pl. I , fig. 8 a, b).
Une analyse, même grossière, permet de voir que ces saillies résultent de la présence
de deux verticilles presque contigus de petits bourgeons à l’état expectant. Par leur
développement, les bourgeons du verticille supérieur donnent des rhizomes et des
tiges aériennes, et ceux du verticille inférieur des racines. Les rhizomes naissent
toujours en très-petit nombre du même entre-noeud, un ou deux au plus, et sur les
rhizomes profonds et horizontaux il n’y a des racines qu’au-dessous de leur point
d’émersion (B. ramosissimum). Mais ordinairement sur les rhizomes latéraux et ascendants
le verticille de racines est complet, et ces organes se montrent de préférence
sur celle des faces où les bourgeons des rhizomes restent à l’état expectant. Lorsque,
sur des entre-noeuds à côtes nombreuses, des rhizomes latéraux émergent de quelques
faces et que sur les faces voisines naissent des racines, comme ces dernières n’ont
pas été fortement repoussées vers le bas par le développement du bourgeon supérieur
, elles paraissent latérales aux rhizomes voisins et simulent un seul verticille
sur un seul et même plan.
Les rhizomes latéraux ont la même organisation que celui dont ils émergent, et
sont maintes fois plus vigoureux sur les espèces dont les rhizomes rampent très-près
'de la surface du sol (E. limosum et variegatum). 11 en est autrement sur les espèces
dont les rhizomes principaux rampent à une grande profondeur (E, arvense, sylva-
ticum, palustre, ramosissimum ela.)-, ces rhizomes principaux sont beaucoup plus gros,
§ 'I . --- DU R H IZ O M E E T D E S E S A P P E N D IC E S . 5
et j ’en ai vu dont les entre-noeuds étaient longs do 0”>,f8. La longueur que les rhizomes
eux-mêmes peuvent atteindre, paraît indéterminée et peut, en tout cas, devenir
três-considérablc. J ’en ai obtenu des E . limosum, ramosissimum et hyemale qui dépassaient
six mètres. Bischoff cite des faits analogues (Krijpt. Gew., p. 28), et Vaucher
dit avoir observé que le plus souvent toutes les tiges qui remplissent une mare ou un
fossé appartiennent à un même rhizome {Mon. Prêl., p. 334 et 372).
Les racines naissent en veiTicilles, mais dans leur développement ultérieur elles
se soustraient à la loi qui, sur les Equisetum, dispose tout par verticilles. Leurs
divisions ne sont plus ni verticillées ni articulées, mais alternes et plusieurs fois
répétées. Ces divisions commencent quelquefois dès le point d’origine de la racine,
de telle sorte qu’il semble que deux ou trois racines sortent du môme bourgeon ou
qu’il y ait deux verticilles de racines. C’est probablement celte dernière disposition
qui a porté M. Ad. Brongniart à dire « qu’on voit toujours deux radicelles placées
« l’une au-dessus de l ’autre et que quelquefois l’avortement de l’une d’elles les réduit
« à une seule» {Hist. vég. foss., I , p. 100, pl. X , fig. 10). Toutes ces racines sont
grêles et le plus souvent d’une longueur de O^jOb à 0“ ,1 0 , avec un diamètre inférieur
ou à peine égal à 0"',001. Quelquefois aussi elles atteignent une longueur beaucoup
plus grande (E. arvense), presque sans augmenter en diamètre» mais sur les E. ramosissimum
et hyemale elles prennent un tout autre développement. Des racines
d’un mètre de long ne sont pas rares sur le dernier, et des pieds du second, arrachés
à Rabet, près d’Arles, dans les berges du canal de Craponne, m’ont fourni des rhizomes
horizontaux portant des racines de plus de 2 mètres de long, sur 0"',004 de
diamètre au point d’émersion. Ces fortes racines émergeaient constamment isolées et
chacune au-dessous d’un rhizome latéral à peine plus gros qu’elles.
A leur apparition, les racines sont très-tendres et d’un blanc jaunâtre; plus tard
elles deviennent très-fermes, et leur surface, d’un brun foncé, est couverte d’une sorte
de tomentum ou feutre. Les fibrilles qui constituent ce tomentum naissent directement
d’une dilatation des cellules de l’épiderme, sans aucun diaphragme à leur base
(pl. I I , fig. 4-4), sans aucune cloison sur leur longueur, qui est quelquefois de cinq
millimètres. Elles manquent sur les vieilles racines, ainsi qu’à la poinle des plus
jeunes.
Ce tomentum existe aussi sur toute la surface des entre-noeuds de certaines espèces,
ou seulement sur les gaines et aux noeuds de certaines autres; d’autres espèces, enfin,
ont la surface des entre-noeuds glabre et luisante. Dans tontes les espèces, les rhizomes
sont, an moment de leur évolution, d’un beau jaune citron ; mais leur surface brunit
très-vite et, avec l’âge, elle prend constamment une couleur foncée; sur les uiies,
mate et brune (E. arvense etc.); sur d’autres, luisante et noire ÇE.palustre), ou d'un
beau pourpre (E. limosum).