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■134 CH A P . Y . — D E Q U E L Q U E S O P IN IO N S M O R PH O LO G IQ U E S E T D E S A N O M A L IE S .
Cette lacune fut en partie comblée vers la fin de la même année '1852 par M. Hofmeister,
qui, dans les Mémoires de la Société des sciences de Saxe, vol. IV, exposa et
figura le développement de Tarchégone, celui de la cellule reproductive et de la jeune
plante qui en provient.
L ’année suivante, Bischoff fit paraître dans le Botanische Zeitung des Remarques
sur l’histoire du développement des Equisetum. Après un historique de la question,
ce savant exposait quelques observations faites par lui en '1848 sur des sporophymes
d’B. sylvaticum; puis il critiquait les dénominations ¿'archégones, de spermaiozoaires,
d’anthérozoides, de prothallimn etc., ainsi que quelques détails des travaux de
M. Milde. Ces remarques ne contiennent d’ailleurs rien de nouveau. Elles ont été
reproduites en partie, avec les figures, dans les Annales des sciences naturelles,
IH ' série., bot., t. X IX , p. 232 et suiv.
La Monographie des cryptogames vasculaires de la Silésie, communiquée par
M. Milde à l’Académie des Curieux de la nature le 2 janvier 1852, et publiée Tannée
suivante dans les Nova acta, ne contient qu’un énoncé général sur la génération des
Equisetum.
C H A P IT R E V
De qu elq ue s opinions m o rp h o lo g iq u es et des anomalies
j 1“ . Morphologie
Mirbel a été le premier ou un des premiers à dire que «Ton peut considérer la
« gaîne comme formée par la réunion de feuilles verticillées » {Phys. végét., I , p. 387).
Cette opinion a été successivement adoptée; et la plupart des auteurs qui se sont
prononcés sur la nature des gaînes, les ont considérées comme des feuilles soudées
et libres seulement à leurs extrémités*. S’il y a des dissidences sur ce point, je les
ignore. Je mentionne donc cette opinion simplement pour mémoire, sans la discuter,
sans y rien objecter; me bornant, ainsi que je Tai déjà fait p. 12 et 58, à représenter,
d’une part, que les parties dont la réunion constitue la gaîne, ne sont point à leur extrémité
aussi essentiellement libres qu’on pourrait le croire et qu’elles ne s’isolent que
par division mécanique; et, d’autre part, qu’il n’y a peut-être pas rigueur logique à
refuser le nom de feuilles aux expansions aériennes des Fougères et à le donner à
' Ad. Brong., H is t. vég. fo s s ., I , p. 102; Al. Braun, S ill im . J o u r n ., p. 81; Koch, S tjn ., 9
I l , p. 50; Dôll, F/. B a d ., p. 53; Bernoulli, Gef. K r y p t. S c h w ., p. 64; etc.
3 ; A. Richard, P r é c . b o t..
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§ 1. — M O R P H O LO G IE . 135
des organes qui, sur les rhizomes les plus profonds des Equisetum, sont aussi complétement
développés que sur leurs liges.
M. Dòli a émis sur les «verlicilles de feuilles» une opinion que je dois rapporter
el examiner, d’abord parce que toute opinion du savant bolanislo de Carlsruhe mérite
d'être citée, et ensuite parce que Tauleur lui-même provoque Texamen à ce sujet:
« Mes recherches m’ont presque conduit à la certitude que les verticilles de feuilles
d’Equiselum ne se composent pas seulement des gaînes libres, mais que chacun
d’eux commence déjà à se développer au noeud précédent de la lige ou du rameau,
couvre ensuite la tige tout le long d’un entre-noeud, et que ce n’est qu’au noeud
suivant qu’il se détache comme gaîne libre en embrassant la base du nouvel entre-
noeud et se terminant dans les pointes des dents. D’après cela, les tiges, aussi bleu
que les rhizomes, seraient recouverts, sur toute la surface et par entre-noeuds, d’uu
verticille foliaire soudé, et la base des entre-noeuds serait en outre entourée de
l’extrémité libre du verticille foliaire précédent, c’est.à-dire de la gaîne libre.
«En faveur de cette opinion milite cette circonstance que, entre Tentre-noeud et la
gaîne libre qui s’en détache à la partie supérieure, il ne se trouve aucune ligne de
démarcation qui indiquerait que là est le point d’origine des feuilles. A 1 extrémité
de Tentre-noeud on voit alterner avec les feuilles la disposilion des faisceaux vasculaires
et des parties cellulaires, et, avec celles-là, les lacunes à air. Les canaux de
Tentre-noeud inférieur cessent, et, un peu plus vers Tintérieur, enlre les extrémités
des canaux inférieurs, commence, en alternant, un nouveau cercle de pareils canaux.
Au contraire, la masse cellulaire qui constitue Tenveloppe extérieure et qui entoure
le canal angulaire souvent dilaté, se transforme, ainsi que les faisceaux vasculaires
des angles, en la partie libre de la gaîne; celle-ci a donc son origine non à la base
de cette partie libre, mais bien à la base de Tentre-noeud infraposé.
« En harmonie avec cette opinion se trouve la distribution égale des stomates sur
les entre-noeuds des rejetons et sur leurs gaînes libres; el de plus il serait difficile de
prouver que dans une autre famille quelconque les stomates se trouvent en aussi
grand nombre sur les tiges des plantes » [Fl. Bad., p. 55 et 56).
Le fait cité en dernier lieu à l’appui de Topinion de M. Dòli, savoir légalité de
répartition des stomates sur les entre-noeuds et sur les gaînes, n’est point d’une
exactitude générale; ainsi les tiges spicifères de TB. arvense, et toutes celles de TB.
maximum, spicifères ou stériles, n’ontpoint de stomates aux entre-noeuds, tandis que
leurs gaines en sont richement pourvues. De plus la chlorophylle et les faisceaux
de fibres corticales {liber de quelques a n l e m s , faisceaux vasculaires des angles de
M. Dòli) manquent absolument aux enlre-noeuds des mêmes tiges, tandis qu’ils se
trouvent à leurs gaînes. Ainsi donc il existe déjà, sur ces espèces, une ligne de
démarcation indiquant le point où commencent les gaînes.