M. Ad. Bro ng n ia r t , l ’Académie en avait ordonné l ’insertion dans ses
Mémoires des Savants étrangers. Des motifs personnels me portent à publier
mon tra va il immédiatement; et, si je rappelle ici l ’insigne faveur dont
j ’ai été lionoré et dont je n’ai pas profité, c’est afin de .témoigner p u b li quement
à l ’éminente Compagnie toute ma reconnaissance pour cette
marque si haute d ’approbation donnée à mes patientes études.
Strasbourg, 15 novembre 1863.
INSTITUT IMPÉRIAL DE FRANCE
ACADÉMIE DES SCIENCES
RAPPORT
Sur un Mémoire de M. Duval-Joxîve, intitulé: Histoire naturelle des Equisetum
de France
Commissaires, MM. Decaisne, Tulasne, Brongniart rapporteur
«Le genre Pròle ou Equisetum constitue à lui seul une des familles les plus remarquables parmi les
cryptogames supérieures ou vasculaires.
«L a forme extérieure si particulière de ces végétaux, la nature et la disposition de leurs organes
végétatifs et les caractères de leurs organes de reproduction les isolent en apparence complètement des
familles auprès desquelles cependant quelques points essentiels de leur slriiclurc cl les phénomènes les
plus importants de leur reproduclion doivent nécessairement les placer. Aussi, ces plantes ont-elles
été de tout temps l ’objet d’études spéciales, el, dans ces dernières années surtout, des découvertes
importantes ont été faites sur leur mode de reproduction; car, grâce aux reclierches de MM. Thuret,
Ilofmeister, Milde, dans l ’espace de quelques années, de 1848 à 1852, le mystère de la fécondation a
été dévoilé dans ces plantes aussi bien que dans les fougères, et a démontré l’intime affinité qui existe
entre ces végétaux.
«Ces travaux récents auraient pu faire croire qu’il n’y avait plus lieu à do nouvelles études sur ces
végétaux; aussi M. Duval-Jouve dit-il lui-même que d’abord il n’avait eu l ’intention que de résumer et
do combiner les travaux des autres en en vérifiant les points les plus essentiels; mais l ’intérêt du sujet,
les résultats intéressants auxquels l’ont conduit ses propres observations, les points laissés obscurs et
les contradictions de quelques observateurs l ’ont engagé à approfondir et à étendre ses recherches, cl
il on est résulté, après plusieurs années d’études continuées avec persévérance, un travail original
aussi complet qu’on peut le concevoir sur celle famille si remarquable.
«Sans doute, beaucoup des observations de M. Duval-Jouve ne font que confirmer celles de ses
devanciers, mais cette vérification même d’observations délicates et difficiles faite par la môme
personne pour tous les points de l’organisation de ces plantes, cette vérification, étendue à toutes les
espèces de ce genre, donnerait à elle seule déjà une grande valeur aux éludes de M. Duval-Jouve.
« I l était impossible, cependant, que des recherches si bien dirigées no lui fournissent l ’occasion
d’ajouter aux résultats obtenus par les savants qui l ’avaient précédé; en efi’et, cet excellent observateur
a suivi la plupart des espèces à'Equisetum depuis leur premier développement au sortir de la spore